Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
1.300 artistes signes une lettre ouverte contre la censure. Palestine.
© Getty Images

Palestine/Israël: l’indignation de 1.300 artistes qui dénoncent la censure de l’Occident

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Après que Melissa Barrera a été écartée de “Scream 7” en raison de ses prises de position pour la Palestine, 1.300 artistes ont signé une lettre ouverte pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme un musèlement de la part des institutions occidentales. Les signataires leur demande, en outre, d’agir.

Fin novembre, nous apprenions le renvoi de Melissa Barrera du septième opus de “Scream”, dans lequel elle aurait dû reprendre son rôle de Sam Carpenter. Spyglass Media, producteur du film, en avait décidé autrement après que l’actrice mexicaine de 33 ans a publié plusieurs messages dans lesquels elle prenait position pour la Palestine, dans le conflit qui l’oppose en ce moment à Israël. Elle avait notamment comparé Gaza à un “camp de concentration”, et évoqué un “génocide et un nettoyage ethnique” dans le chef d’Israël.

Lire aussi : L’actrice Jenna Ortega quitte le film “Scream 7”

La société de production s’était alors justifiée, évoquant une “tolérance zéro envers l’antisémitisme et envers les incitations à la haine, sous quelque forme que ce soit, ce qui inclut les fausses références au génocide, à la purification ethnique, à la déformation de l’Holocauste ou à toute autre chose qui franchit de manière flagrante la ligne du discours de haine”.

1.300 artistes signent une lettre ouverte

Cette décision d’écarter Melissa Barrera du prochain volet de “Scream” a suscité l’indignation du monde des arts et de la culture. Plus de 1.300 artistes signent aujourd’hui une lettre ouverte pour dénoncer ce licenciement. Parmi les signataires, on retrouve Olivia Colman, Harriet Walter, Juliet Stevenson, Aimee Lou Wood, Siobhán McSweeney, Paapa Essiedu,, Susanne Wokoma, Youseff Kerkour, Nicola Coughlan, Amir El-Masry ou encore Lolly Adefope.

Censure de l’Occident

Tous accusent les institutions culturelles d’Occident de “réprimer, de réduire au silence et de stigmatiser les voix et les points de vue palestiniens”, ce qui passe par le ciblage ou des menaces sur “les moyens de subsistance des artistes et des travailleurs artistiques qui expriment leur solidarité envers les Palestiniens”.

“L’ampleur de la violence qui se déroule à Gaza exige notre attention et notre action collectives. Des membres du gouvernement israélien d’extrême droite appellent ouvertement au nettoyage ethnique. L’utilisation de la famine comme arme de guerre, ainsi que la privation d’eau et d’électricité, sont d’une cruauté inouïe”, dénoncent-ils.

“Solidaires de ceux qui font l’objet de menaces”

Et les signataires d’ajouter qu’en tant qu’artistes, ils ne peuvent “rester silencieux face à des violations aussi flagrantes du droit humanitaire international”. “Nous trouvons profondément troublant et franchement révélateur d’un double standard, que les expressions de solidarité, qui ont été facilement offertes à d’autres peuples confrontés à une oppression brutale, n’ont pas été étendues aux Palestiniens. (...) La liberté d’expression, consacrée par la loi sur les droits de l’homme et la Convention européenne des droits de l’homme, est l’épine dorsale de nos vies créatives et un élément fondamental de la démocratie.”

“En tant qu’artistes et travailleurs culturels, nous sommes solidaires de ceux qui font l’objet de menaces et d’intimidations sur leur lieu de travail. Le secteur artistique doit de toute urgence aligner ses actions sur ses valeurs déclarées de justice et d’inclusion, et refuser la déshumanisation du peuple palestinien”, poursuivent-ils.

Iels demandent aux institutions d’agir

En guise de conclusion, ces quelque 1.300 artistes demandent au secteur des arts et de la culture de demander publiquement un cessez-le-feu, de promouvoir ou de donner un écho aux voix des artistes, écrivains et penseurs palestiniens, de soutenir les artistes et les travailleurs·euses qui soutiennent les droits palestiniens, et enfin, de refuser toute collaboration avec des institutions ou des organismes complices de violations graves des droits de l’homme.

Lire aussi :

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires