Une pétition est lancée pour obtenir un émoji dédié aux règles
L’association « Règles élémentaires », qui lutte contre la précarité menstruelle, souhaite à travers la création de cet émoji, briser le tabou qui entoure encore les règles.
« Règles élémentaires » est une association française qui lutte contre la précarité menstruelle et elle souhaite sortir les règles de l’invisibilisation. Malgré les avancées notoires qu’on peut constater sur le sujet (congés menstruels dans certains pays, accès gratuits à des protections périodiques dans les écoles...), les règles restent encore une source de discrimination.
Selon le baromètre de l’association publié en mai, une jeune fille sur trois a déjà été victime de discriminations liées à ses menstruations, une sur deux a déjà manqué l’école en raison de ses règles et une femme sur trois s’est déjà absentée du travail à cause de ses règles. « Il faut vraiment en finir avec l’invisibilisation des règles. On recense plus de 3000 expressions pour parler des règles ou plutôt pour ne pas en parler (les Anglais débarquent, les ragnagnas, etc). Nous, on pense qu’il faut mettre les vrais mots au bon endroit », affirme Maud Leblon, directrice de l’association au micro de France Inter. Elle poursuit :
Pour en parler, il faut aussi avoir des outils. Aujourd’hui, on sait que, notamment auprès des jeunes, les émojis sont un outil très utilisé. Et nous, on a trouvé ça assez symbolique de se dire qu’on a 20 émojis pour faire des cœurs. On a tous les animaux de la terre en émoji, mais on n’a pas un seul émoji qui parle vraiment de règles.
Un phénomène naturel qui touche pourtant 1,8 milliard de personnes dans le monde, comme le rappelle “Règles élémentaires”.
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Un émoji représentatif de la réalité
Pour remédier à ce manque, « Règles élémentaires » a lancé une pétition en ligne afin qu’un émoji de culotte blanche tachée de sang, une représentation explicite des règles, prenne place aux côtés des autres symboles que l’on connaît déjà dans nos smartphones. Une pétition « pour un émoji qui brise enfin le tabou des règles», qui est à l’attention du consortium Unicode, une organisation privée à but non lucratif, qui est en charge de valider les emojis disponibles partout dans le monde.
Représenter les choses, ce sont les faire exister. On ne peut pas se contenter d’une goutte de sang quand une fille sur trois a déjà été discriminée à cause de ses règles, quand 2 millions de femmes en France n’ont pas de quoi s’acheter de protections, quand 20 % des femmes souffrent de maladies liées aux règles.
, explique l’association auprès de « Libération ». Dans le podcast « Minute Papillon », Maud Leblon ajoute : « C’est justement parce qu’on ne représente pas [la culotte tachée de sang] qu’on trouve ça sale. » Elle est convaincue que changer la représentation des règles pour quelque chose de plus réel changerait les comportements : « Si tout le monde avait l’habitude de voir cela, si on en parlait plus entre nous (…), ce serait probablement des situations moins problématiques. Et probablement des jeunes filles ne rateraient pas l’école de peur d’être confrontées à cela, à avoir une tache de sang sur son pantalon, à avoir son prof de sport qui lui dit d’aller faire des tours de stade, même si elle est pliée en deux. »
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