Plusieurs adolescentes ont été emprisonnées par les talibans pour port inadéquat du hijab
Jusqu’où iront les talibans? Ces dernières semaines, plusieurs jeunes filles d’à peine seize ans ont été arrêtées dans des centres commerciaux, en classe ou sur des marchés de Kaboul, en Afghanistan, pour avoir enfreint les règles en matière de port du hijab.
Elles ont été accusées de “répandre et d’encourager les autres à porter un mauvais hijab”, mais aussi de s’être maquillées, rapporte The Guardian.
Depuis la prise au pouvoir des talibans, les femmes ont peu à peu perdu leurs droits, et en mai 2022, les fondamentalistes islamistes ont décrété que les femmes devaient être entièrement couvertes, seuls leurs yeux pouvant être visibles.
Arrêtée et battue en plein cours d’anglais
Lale (nom d’emprunt) est l’une de ces jeunes filles arrêtées par les talibans. Elle se trouvait dans un cours privé d’anglais lorsqu’elle et ses camarades ont été emmenées par la police. Elle a confié à nos confrères avoir reçu des coups de fouet sur les pieds et les jambes, et que celles qui ont refusé de suivre les forces de l’ordre ont été battues. Le père de Lale a, lui aussi, été battu pour “avoir élevé des filles immorales”.
L’adolescente de 16 ans avait pourtant pris toutes les précautions vestimentaires, comme elle le fait chaque jour depuis la prise au pouvoir des talibans. Elle était vêtue de manière sobre et portrait un masque. Cela n’a visiblement pas suffi, puisque la jeune fille a été emprisonnée durant deux nuits. Un séjour en prison durant lequel elle et ses camarades auraient été traitées d’infidèles, car elles étudiaient l’anglais et aspiraient à aller à l’étranger.
Lale a finalement été libérée moyennant la signature d’un document dans lequel elle s’engage à ne pas quitter son domicile sans que sa tête ne soit couverte, et à ne plus suivre de cours d’anglais. “Je ne peux plus rien imaginer pour mon futur, si ce n’est de rester à la maison et de me marier”, regrette l’adolescente.
“Promouvoir le mauvais hijab”
Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a justifié à The Guardian que les familles des jeunes filles arrêtées auraient fait part au Ministère de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice de leurs inquiétudes quant au fait que leurs filles étaient soutenues par des groupes étrangers pour promouvoir le “mauvais hijab”. Il a ajouté que l’arrestation et la libération sous caution n’était pas une pratique inhabituelle.
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