La Pologne interdit l’avortement en cas de malformation grave et irréversible du fœtus
Le Tribunal constitutionnel de Pologne opère un retour en arrière dangereux quant aux droits reproductifs et met de nombreuses femmes en danger. Une situation inadmissible dénoncer par Amnesty International.
On l’a appris ce matin, le Tribunal constitutionnel polonais a rendu son arrêt jugeant inconstitutionnel l’avortement en cas de malformation grave et irréversible du fœtus ou de maladie incurable potentiellement mortelle pour le fœtus. “Une décision qui va nuire aux femmes et aux filles et viole leurs droits fondamentaux”, ont déclaré Amnesty International, le Centre pour les droits reproductifs et Human Rights Watch.
Une décision dangereuse pour les femmes
Amnesty International, le Centre pour les droits reproductifs et Human Rights Watch ont envoyé des experts indépendants assister en tant qu’observateurs à l’audience du Tribunal constitutionnel polonais, et ils ont analysé cette décision.
« L’arrêt qui a été rendu aujourd’hui est très dangereux pour la santé et la vie des femmes en Pologne et il viole les obligations auxquelles la Pologne est tenue au titre des traités relatifs aux droits humains, aux termes desquelles elle doit s’abstenir de prendre des mesures rétrogrades représentant un retour en arrière en ce qui concerne les droits des femmes à des soins de santé sexuelle et reproductiveé, a déclaré Leah Hoctor, directrice régionale pour l’Europe au Centre pour les droits reproductifs.
« Cet arrêt est le résultat d’une vague d’attaques systématiques et coordonnées menée par les législateurs polonais contre les droits fondamentaux des femmes, et il représente leur dernière tentative en date d’interdiction de l’avortement, a déclaré Esther Major, principale conseillère pour le travail de recherche à Amnesty International.
L’interdiction de l’avortement par la loi n’empêche pas l’avortement et ne réduit pas le nombre d’avortements, elle ne fait que nuire à la santé des femmes en les obligeant à y recourir clandestinement ou à aller à l’étranger pour accéder aux soins d’interruption de grossesse dont elles ont besoin et auxquels elles ont droit”,
a déclaré Hillary Margolis, responsable du travail de recherche sur les droits des femmes à Human Rights Watch.
La Pologne a l’une des législations les plus restrictives en Europe en ce qui concerne l’avortement. Elle est l’un des deux seuls pays membres de l’Union européenne qui n’autorisent pas l’avortement sur demande d’une femme ou pour des raisons socio-économiques au sens large.
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