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Un budget qui pénalise les femmes? Getty Images

Pourquoi le budget du gouvernement pénalise les femmes

Kathleen Wuyard

C’est officiel, le gouvernement fédéral vient de boucler son budget 2023 – 2024. Avec, au coeur de ce dernier, la mise en place d’une série de mesures visant à réaliser des économies dans différents secteurs, tout en prenant en compte les défis (économiques, énergétiques...) qui étreignent la population belge. 

La promesse du Premier Ministre, Alexander de Croo, en marge de l’annonce du budget? “Nous ne lâcherons personne”. Ce à quoi l’organisation Vie Féminine répond “vraiment?!”. Car ainsi que ses membres le soulignent, “peut-on raisonnablement considérer qu’on ne lâche personne alors qu’on rabote les congés familiaux?”.

Le gouvernement a en effet décidé de limiter le crédit temps pour motif de soin. Objectif de cette réduction : économiser 32 millions d’euros. Une mesure qui impactera principalement et directement les femmes : des “économies” sur leur dos, au détriment de la conciliation vie privée et vie professionnelle et de la prise en charge collective du soin aux autres !”

Le gouvernement fait des économies de budget, et ce sont les femmes qui paient? C’est ce que dénonce Vie Féminine dans une carte blanche qui nous a été transmise.

Les femmes, “lâchées” par le gouvernement?

“Qu’en est-il des parents, et plus particulièrement des femmes, qui depuis trop longtemps galèrent à maintenir un équilibre entre vie privée et vie professionnelle ? Qu’en est-il de ces femmes qui superposent différentes casquettes (mère, travailleuse, aidante, taxi, etc.) au détriment de leur santé physique et mentale, au détriment de leurs besoins, de leur carrière et de leur autonomie économique ? Ne sont-elles pas “lâchées” au seuil d’une précarité et d’un isolement croissants ? Et à l’avenir, doivent-elles s’inquiéter de voir disparaître d’autres droits ? Nous savons que le congé parental, lui aussi, a fait l’objet de réflexions visant notamment à limiter ses indemnités”.

Et Vie Féminine de rappeler que “la “conciliation” des différents temps de vie reste un vrai casse-tête pour les femmes, sachant qu’elles assument encore majoritairement les responsabilités de soin aux autres (enfants, parents vieillissants, etc.), ainsi que la charge mentale qui y est liée. Et cette difficulté est d’autant plus conséquente pour certains publics, on pense notamment aux femmes en situation de monoparentalité, mais citons également les mères présentant une santé physique et/ou mentale affaiblie, les mères d’enfants en situation de handicap, etc”.

Les contrats précaires, temps partiels subis, horaires décalés, petits salaires, sont le lot de nombreuses mères. Les femmes marchent sur un fil… qui s’effiloche chaque jour un peu plus. Une diminution des mesures de soutien aux familles aura un impact considérable et désastreux sur de nombreuses familles déjà en souffrance”.

Bon, mais quelle serait une solution acceptable pour elles (et pour les femmes belges) alors?

Un budget pas assez équitable

“Il nous semble essentiel d’augmenter les allocations liées aux congés familiaux ! Ces indemnités ne sont déjà pas suffisantes aujourd’hui, alors comment imaginer les réduire demain”. Ensuite, “il importe également de diminuer l’impact sur les droits sociaux : en effet, les congés familiaux ont notamment un impact direct sur le calcul de la pension. Les femmes, de par leur trajectoire professionnelle plus sinueuse (temps partiels subis, etc.) que celle des hommes, affichent déjà une plus faible pension. Il importe de ne pas l’assécher davantage”.

Enfin, “en plus d’un encouragement financier (augmentation des indemnités liées aux congés familiaux), il importe enfin de lutter contre les rôles sociaux stéréotypés et le poids des normes professionnelles genrées”. Parce qu’il n’y a que comme ça qu’on arrêtera vraiment de payer.

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