La question d’un ambulancier à ceux qui minimisent la pandémie de COVID
Pierre-Marie Dupont est employé par la protection civile en région liégeoise, et en dehors de ses heures de travail, il exerce aussi en tant qu’ambulancier volontaire. Autant dire que ces derniers mois, il a doublement été en première ligne face à la pandémie, et alors que le taux d’infections explose, il adresse une question inspirée par sa fille.
Une petite Cyrielle âgée de bientôt 8 ans, et qui, avec son frère de 4 ans, Rafael, a dû se résigner à ce que papa soit moins présent à la maison ces derniers mois. “Pendant 3 mois et demi, de mars à juin, comme beaucoup de travailleurs de la santé, j ai du mettre ma vie de famille de côté pour monter dans mon ambulance et partir au front” commence Pierre-Marie. “Je l’ai fait sans réfléchir. Sans me poser de questions. Je l’ai fait, parce que c’est ma vocation et parce que c’est mon job, et ça le restera tant que je porterai ma blouse jaune et que j’aurai la croix de vie bleue sur le torse...”. Et l’ambulancier de raconter comment il a dû laisser la charge de travail familiale à sa moitié, qui devait en prime assurer ses cours à distance, mais aussi affronter la peur de ramener le virus à la maison et de contaminer ses proches. “Puis on a eu une lueur d’espoir. Ok, on l’a peut être battu, ou du moins maîtrisé ce satané virus! Reste plus qu’à apprendre à vivre avec...”. Sauf qu’ainsi que l’actualité catastrophique de ces dernières semaines le démontre, cette lueur d’espoir a rapidement été éteinte.
J’ai toujours été d’un naturel optimiste et je me suis répété sans cesse qu’on allait vers du mieux. C’est perdu... En observant mes amis et collègues tomber comme des mouches, ou succomber au défaitisme, je me prépare à partir au front de plus belle. Mais j’aurais juste une question, que j’aimerais poser à ceux qui ne font pas attention, qui pensent que c’est une vaste blague cette maladie”,
“Je dois répondre quoi, à ma fille, quand elle me demandera encore, comme au printemps dernier, pourquoi je vais aider les gens avec mon ambulance plutôt que de rester avec elle et son frère à la maison?”.
“Pensée à tous ceux qui perdent des plumes dans la bataille”
Une question à laquelle Pierre-Marie répond lui-même, sans se faire d’illusions: “comme lors de la 1e offensive, j’essayerai de lui faire comprendre qu’ambulancier, c’est mon métier. Que je ne suis pas souvent à la maison, mais que je les aime. Que même si je suis fatigué quand je rentre, je m’occuperai d’eux du mieux que je peux”. Et de souligner ne pas être le seul à devoir vivre cette vie, et envoyer une pensée à tous ses collègues et amis sur le front, ainsi que tous les autres “qui perdent des plumes dans la bataille”. Autant d’hommes et de femmes dont on se doit de respecter le dévouement et le courage en respectant les gestes barrières et les mesures sanitaires. Parce qu’il en va de leurs vies, et de la nôtre aussi.
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