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© Getty Images/iStockphoto

Le rapport sur les violences obstétricales bloqué au Sénat: ““Une gifle pour toutes les femmes””

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

C’est une gifle donnée à toutes les femmes. Le 23 juin dernier, après deux ans de travail, le rapport d’information sur les violences obstétricales, porté par France Masai (Ecolo) et Celia Groothedde (Groen), a été renvoyé en commission. Les sénatrices dénoncent la pression du lobby des gynécologues et des obstétriciens flamands.

Vendredi dernier, le Sénat devait voter le rapport d’information relatif à la lutte contre les violences obstétricales. Or, après deux ans de travail et d’auditions d’experts, de professionnels de la santé et d’associations féminines, le CD&V et l’Open VLD ont demandé le renvoi du texte en commission. Et ce, après un courrier du VVOG (organisation professionnelle des gynécologues et des obstétriciens flamands) reçu trois jours à peine avant la date du vote. Selon ce dernier, son pendant francophone se serait rangé derrière lui.

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France Masai et Celia Groothedde, sénatrices Ecolo-Groen à l’initiative de ce rapport, ainsi que Latifa Gahouchi et Nadia El Yousfi, sénatrices PS, dénoncent une pression d’un lobby et l’absence de certains députés en commission.

Droit à de meilleurs soins

“Nous travaillons depuis deux ans sur ce rapport d’informations dans le respect des procédures. Nous avons auditionné plus de 30 experts et nous avons recherché des équilibres pour aboutir à 92 recommandations. Nous avons travaillé dans une posture d’écoute, sans tabou et sans sensationnalisme”, explique France Masai.

Nous sommes prêts à le voter pour le droit des femmes à être entendues et pour leur droit à de meilleurs soins de santé.

France Masai

Cheffe de groupe Ecolo au Sénat

“Les amendements déposés en dernière minute par Mme Ampe (Open VLD) proviennent de critiques émanant d’un lobby que nous avions auditionné, et leur avis a été intégré dans le rapport d’informations. Si ce rapport n’est pas parfait, il est primordial que celui-ci existe. Nous sommes prêts à le voter pour le droit des femmes à être entendues et pour leur droit à de meilleurs soins de santé”, poursuit la cheffe de groupe Ecolo au Sénat, qui rappelle, en outre, que le projet de rapport d’informations a été voté en commission à l’unanimité le 22 mai dernier.

“Une gifle”

Comme le souligne encore Groen et Ecolo dans un communiqué co-signé avec le PS, le rapport sur les violences obstétricales vise à renforcer et à garantir l’autodétermination des femmes sur le plan gynécologique. “Cela comprend, par exemple, des conseils clairs pour garantir le droit des patientes et les droits fondamentaux des femmes, également sur le plan gynécologique, de la première menstruation jusqu’après la ménopause”, indique Celia Groothedde (Groen).

“Après de nombreuses auditions, nous sommes parvenus à un rapport équilibré avec une place centrale pour les patientes. Ce travail est aujourd’hui menacé parce que le rapporteur. (…) Il s’agit d’une gifle pour toutes les femmes qui s’efforcent d’être entendues sur les questions et procédures gynécologiques”.

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