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Sepsis
© Getty Images

Cette maladie silencieuse tue plus que le cancer du sein, mais vous n’en avez jamais entendu parler

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Encore trop méconnu en Wallonie et à Bruxelles, le sepsis tue plus de 7.000 Belges chaque année. C’est plus que le cancer du sein et que les accidents de voiture réunis.

Ce vendredi 13 septembre, c’est la Journée mondiale de lutte contre le sepsis. Mais savez-vous seulement ce qu’est le sepsis? En tout cas, selon une enquête commandée à iVox par l’association de patients Sepsibel, deux Belges interrogés sur trois n’ont jamais entendu parler du sepsis, et seule une personne sur cinq sait de quoi il s’agit, à savoir une réaction extrême du système immunitaire à une infection.

En cela, le sepsis ne doit pas être confondu avec la septicémie. Si le premier désigne une réaction à une infection, la septicémie, elle, décrit l’infection due à la “présence de bactéries, voire de champignons ou de virus dans le sang”, peut-on lire sur le site de l’Institut Pasteur.

Notons, par ailleurs, que sur les 2.000 personnes sondées, 24 % des Flamands savaient ce qu’est le sepsis, contre 15 % à Bruxelles et seulement 6 % en Wallonie. Il existe une vraie disparité que Sepsibel entend réduire.

7.675 décès en Belgique

Il est, en effet, important d’en parler afin que de plus en plus de personnes sachent de quoi il retourne, car le sepsis met la vie des patient·e·s qui en sont atteint·e·s en danger. Sans traitement rapide, le sepsis peut entraîner un dysfonctionnement des organes, un choc septique et la mort. À travers le monde, ils sont 48,9 millions de personnes à contracter un sepsis chaque année, et 11 millions finissent par en mourir. En Belgique, ces chiffres sont de 41.000 patient·e·s touché·e·s et de 7.675 décès par an.

Des mesures supplémentaires sont nécessaires pour convertir les recommandations de ce plan en actions concrètes afin de renforcer la lutte contre ce tueur silencieux.

Ilse Malfait, fondatrice de l’ASBL Sepsibel, est elle-même survivante du sepsis et a retranscrit sur le papier son expérience dans un livre intitulé “Chaque seconde compte”. Un titre qui n’est pas usurpé, car, comme le souligne l’association, “chaque heure sans intervention augmente le risque de décès de 4 à 8 %”.

Faire plus contre ce tueur silencieux

“Le sepsis est l’un des plus grands tueurs silencieux du monde. Il peut être mortel s’il n’est pas identifié et traité suffisamment vite”, souligne Ilse Malfait. “Il est essentiel que le public comprenne ce qu’est le sepsis, mais aussi qu’il comprenne la gravité de la maladie.” En effet, chez nous, le sepsis tue plus que le cancer du sein (en moyenne de 2.280 personnes par année) et que les accidents de la route (501 personnes décédées en 2023).

En début d’année, un groupe d’experts dirigé par la professeure Erika Vlieghe, infectiologue à l’UZA et à l’UA, a proposé des lignes directrices pour la reconnaissance et le traitement précoces du sepsis, ainsi que pour l’information et la prévention. Une démarche qu’applaudit la présidente de Sepsibel, qui estime toutefois que des mesures supplémentaires sont “nécessaires pour convertir les recommandations de ce plan en actions concrètes afin de renforcer la lutte contre ce tueur silencieux”.

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