Des thérapies de conversion ont encore lieu en France malgré l’interdiction légale
Bien que les thérapies de conversion soient officiellement illégales depuis un an en France, un reportage de BFMTV vient de révéler qu’une association évangélique continue d’en organiser.
Le reportage a créé une onde de choc sur les réseaux sociaux, on y voit une journaliste de BFMTV s’infiltrer en caméra cachée au sein d’un séjour organisé par l’association protestante évangélique française Torrents de vie. Si cela peut s’apparenter à une retraite religieuse comme les autres, ce n’est pas le cas. Ce séjour est destiné à « la restauration de notre identité relationnelle et sexuelle ». La journaliste qui se fait passer pour une jeune fille lesbienne qui souhaite prendre part au séjour, passe plusieurs jours au sein de la communauté et participe à plusieurs ateliers visant à « se libérer des mal-être » comme « la dépendance affective, l’alcool, la pornographie ». Elle ajoute dans le reportage que « les organisateurs peuvent aussi prendre en charge les questions d’orientation sexuelle ».
Lire aussi : Une personne LGBT+ sur deux est victime de discrimination en Europe
Des thérapies de conversion déguisées
Ce type de séjour a un nom, que l’association prend soin de ne pas mentionner : une thérapie de conversion. Un ensemble de pratiques fondées sur la conviction que l’orientation sexuelle et l’identité de genre d’une personne ne sont pas convenables et doivent être changées grâce à ce séjour et diverses techniques de conversion. Une pratique interdite par la loi, en France comme en Belgique. Ici, on entend un organisateur de l’événement dire à la journaliste :
Une attirance homosexuelle est une façon de remplir quelque chose que je n’ai pas eu, de l’amour que je n’ai pas eu, et que je vais chercher chez un semblable.
On l’encourage à « renoncer au feu du désir », comme d’autres participants homosexuels, par le biais de « prières » à répéter et de câlins qui vont servir, selon l’association, à « combler » leur « manque d’amour supposé ». L’association avait déjà été mentionnée en 2021 dans un rapport de la Miviludes, mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Après ce reportage, la justice s’est saisie de l’affaire. Le ministère de l’Intérieur français a affirmé à la suite de la diffusion du reportage dans un communiqué :
À la suite d’une enquête médiatique, il a été mis en évidence que l’association évangélique protestante Torrent de vie a pratiqué des thérapies de conversion bien que ces dernières aient été rendues illégales.
La ministre chargée de l’égalité hommes-femmes a de son côté demandé qu’une enquête soit ouverte sur les agissements de l’association.
Lire aussi :
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici