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Violences obstétricales.
© Getty Images

Violences obstétricales: victoire pour les Verts après le vote de leur rapport au Sénat

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Après un rejet en juin dernier, le rapport porté notamment par France Masai (Ecolo) sur les violences gynécologiques et obstétricales a été voté ce vendredi par le Sénat.

Ce vendredi 2 février marque une grande avancée pour les femmes. Le Sénat a voté un rapport d’information concernant “le droit à l’autodétermination corporelle et la lutte contre les violences obstétricales”, porté depuis 2021 par les sénatrices Ecolo-Groen France Masai, Hélène Ryckmans et Celia Groothedde.

Lire aussi : Le rapport sur les violences obstétricales bloqué au Sénat: “Une gifle pour toutes les femmes”

Un rapport qui permet “d’ouvrir le débat et d’analyser la situation en Belgique pour aboutir sur des recommandations”, ainsi que de “promouvoir une culture de bienveillance gynécologique et obstétricale”. La Belgique devient ainsi le premier pays d’Europe à mettre cette question au centre du débat politique.

Recalé en juin 2023

Pour rappel, le 23 juin 2023, c’était la douche froide. Après deux ans de travail, le texte avait été renvoyé en commission sur demande du CD&V et de l’Open VLD. Les deux partis se basaient sur les critiques de l’organisation professionnelle des gynécologues et des obstétriciens flamands (VVOG). Alors ce vote fait véritablement office de victoire pour France Masai.

“Depuis juin, on a travaillé à renforcer le texte, avec l’ensemble des partis de la Vivaldi. Ce sont six mois qui ont permis à nos collègues de prendre connaissance en profondeur de la thématique”, indique la sénatrice et cheffe de groupe Ecolo-Groen. “C’est un sujet tabou qui touche à l’intimité. Beaucoup de nos homologues n’avaient jusqu’ici pas du tout conscience du problème.”

La bientraitance est une priorité

Bien que le texte ait été revu et corrigé, avec 33 amendements, les priorités de ce rapport sont inchangées: améliorer l’information aux femmes, leur expliquer quels sont leurs droits, mieux organiser le suivi des plaintes, renforcer la formation du personnel de santé et envisager d’autres voies de recours. “Pas forcément juridique”, commente France Maisai. “Parfois, les victimes de violences obstétricales ont simplement envie d’être entendues, reconnues, par exemple dans les espaces de parole.” Le tout, dans le but de cultiver une véritable culture de bientraitance gynécologique et obstétricale.

La sénatrice espère que ce rapport deviendra une source de changements pour les autres parlements du pays, qui pourront également ouvrir le débat sur les violences obstétricales. “Le rapport s’adresse aussi au monde académique, comme un support de formation pour les futurs médecins”, ajoute-t-elle.

Pour France Maisai, ainsi que pour toutes les personnes porteuses de ce texte, c’est un moment clé. Elle l’admet, cela n’a pas été simple, car il a fallu travailler main dans la main avec de nombreux acteurs, notamment politiques, sur un sujet qui crispe. “Mais cette collaboration entre les différents points de vue est indispensable”, conclut la cheffe de groupe Ecolo-Groen.

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