Louise, 27 ans, s’est lancé — involontairement — dans un challenge de taille : se rendre au festival Rock Werchter, 4 jours, sans personne pour l’accompagner.
« Je devais me rendre à Rock Werchter avec une amie. Honnêtement, je n’avais pas réfléchi au fait qu’elle pourrait annuler et que je me retrouverais alors seule. La veille, elle m’a annoncé qu’elle n’allait pas bien et ne se sentait pas capable de venir. On avait nos billets pour tout le festival, du début à la fin ! Pour ma part, c’était mon père qui m’avait offert le pass pour les Fêtes de fin d’année : un cadeau d’une valeur de 270 €. Je ne me voyais pas du tout ne pas honorer son présent. Comme ma pote m’a prévenue la veille, ça me paraissait compliqué de revendre le pass. J’ai proposé à des amis de me rejoindre mais personne n’était disponible en last minute.
J’ai déjà voyagé seule, donc je me suis dit que j’en étais capable et malgré une certaine appréhension, je me suis rendue avec ma tente et mon sac à dos à Rock Werchter, complètement seule!
Le trajet du parking au camping fut laborieux car j’étais seule à devoir tout porter et il ne restait de la place qu’à la toute fin du camping. J’ai trouvé un endroit encore vide et j’ai installé ma tente au milieu d’autres tentes ! A côté de moi, il y avait une tente avec deux frères et une autre, avec un couple. Ils venaient tous des Pays-Bas et avaient déjà sympathisé entre eux. Ils ont commencé à me parler assez naturellement : heureusement, j’ai fait mes primaires en néerlandais donc je savais communiquer. Ils m’ont demandé si j’étais toute seule. J’ai acquiescé. Quand ils ont compris que j’étais vraiment venue seule au festival (et que je n’étais pas juste en solo pour quelques heures), ils m’ont proposé de rester avec eux. On a finalement passé le festival à nous quatre!
Deux générations, mais des goûts similaires
Ce qui est marrant, c’est qu’ils avaient presque tous plus de 40 ans. Du haut de mes 27 ans, ce ne sont pas des personnes vers qui je me serais tournée naturellement. Arriver seule m’a permis de nouer des liens géniaux avec des personnes inattendues. Ils se sont occupés de moi comme si j’étais leur petite sœur, et m’ont même prêté le locker qu’ils avaient loué pour recharger leur téléphone. On écoutait de la musique au camping, on mangeait ensemble, on prenait l’apéro… On a beaucoup rigolé ! Mais même si on était très souvent fourrés ensemble, et que — heureusement — on appréciait les mêmes artistes, il m’est arrivé de me retrouver seule lors de certains concerts.
Je me suis assise sur la plaine en regardant le concert de loin et en répondant à des copines sur mon téléphone.
Je ne me souciais pas du regard des gens. En festival, c’est facile: tout le monde est dans sa petite bulle, se balade d’un concert à l’autre et personne ne fait attention au fait que vous êtes seule.
Oser s’ouvrir aux autres
Au final, c’était une expérience très riche. J’ai échangé mon numéro avec mes nouvelles rencontres et on compte bien se revoir. Si je vais en Hollande, je sais qu’ils m’accueilleront avec plaisir et c’est réciproque. J’avais déjà fait Rock Werchter en 2019, mais là, c’était complètement différent. J’ai adoré et je suis déjà nostalgique. Est-ce que je recommande ? Oui, pour peu que vous n’ayez pas peur de parler avec des inconnus! J’ai voyagé seule plusieurs fois, notamment 3 mois en Asie. Le fait d’avoir vécu cela m’a forgée et je sais que je suis capable de m’ouvrir à de nouvelles personnes. La seule difficulté, c’est pour transporter toutes ses affaires du camping à la voiture. Les personnes avec qui j’étais m’ont prêté leur chariot, d’ailleurs. À l’arrivée, j’avais dû faire deux aller-retours. Ce que m’ont aussi apporté mes voyages en solo, c’est la capacité à demander de l’aide. A l’étranger, tu n’as parfois pas le choix quand tu vis des choses désagréables. Papa et maman ne sont pas là : il faut pouvoir solliciter l’aide des gens. Et à Rock Werchter, cet apprentissage m’a aidée : je n’avais pas peur de demander des informations aux festivaliers que je croisais. Comment trouver une place dans le camping, comment me rendre sur la plaine… Les voyages en solo aident à devenir moins méfiants (même si il faut parfois l’être bien sûr) et à faire confiance en la vie ! »
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