L’un avait déjà le goût du voyage, l’autre pas mais c’est finalement en couple qu’ils ont décidé de sauter le pas et de partir un an au Canada pour réaliser un Visa Vacances-Travail. Aujourd’hui, ils sont sur le départ pour une deuxième même expérience, en Australie cette fois. Sarah et Jordan alias @chattroteur sur Instagram nous en disent plus sur ce projet qui a bouleversé leur vie.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, Sarah et Jordan sont toujours au Canada et terminent leur PVT soit leur visa vacances-travail. Dans quelques semaines, ils reviendront en Belgique pour trois mois, avant de reprendre l’avion pour deux ans en Océanie, à nouveau grâce à un PVT. Loin d’imaginer au départ qu’ils allaient partir s’expatrier à l’autre bout du monde pour plusieurs années et ce, en couple, ils nous expliquent leur expérience.
Via leur compte Instagram @chattroteur, les deux Belges partagent également leur quotidien et répondent à toutes les questions que les futurs globetrotteurs se posent.
Comment l’idée de partir en couple faire un Visa Vacances-Travail au Canada, est-elle née ?
(Sarah) Au départ, c’est une idée de Jordan. Lors de notre rencontre, il m’a parlé de son projet de réaliser un jour un tour du monde. À ce moment-là, je n’y ai pas prêté attention. Mais au fur et à mesure que notre relation a évolué et est devenue sérieuse, nous avons reparlé de ce projet qui est, finalement, devenu le nôtre. C’est sa passion pour les voyages qui m’a convaincue de partir.
Nous avons transformé le projet tour du monde en Visa Vacances-Travail (PVT). Cette option était plus réaliste notamment car le financement du voyage pouvait être réalisé sur place en travaillant.
Voyager en couple, n’était donc pas forcément une évidence ?
(Jordan) Pas vraiment. C’était mon rêve de partir et non celui de Sarah. Lorsqu’on s’est rencontrés, j’étais à un stade de ma vie où j’avais besoin de liberté et d’éloignement. Notre rencontre a ensuite bouleversé les choses et quand j’ai vu que Sarah devenait vraiment intéressée par mon projet, je me suis dit : « pourquoi pas ». Le résultat est finalement 100% positif mais nous étions bien conscients lors du départ que c’était tout ou rien. Soit l’aventure allait nous faire exploser, soit elle nous renforcerait.
Pourquoi le Canada ?
Le Canada n’était pas notre premier choix. Pour les PVT, ce pays fonctionne avec un système de tirage au sort (contrairement à la Nouvelle-Zélande ou l’Australie).
Selon plusieurs témoignages sur les groupes de Pvtistes, il n’est pas rare de devoir attendre des années avant d’être tiré au sort. Il n’y a que 750 places par an pour les Belges… Notre choix se tournait donc plutôt vers la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Mais le covid est arrivé et a bousculé nos plans. Les deux pays d’Océanie ont adopté des restrictions drastiques et fermé leurs frontières… Le Canada fut le premier pays à rouvrir ses frontières et ce, avec des nouvelles conditions pour les pvtistes. Il « suffisait » désormais de trouver un emploi depuis la Belgique et obtenir une promesse d’embauche de la part de l’employeur pour obtenir un visa pour le Canada... Nous avons décidé de tenter notre chance.
Qu’est-ce qui vous attirait dans le Canada ?
D’abord, la langue principale du Québec est le français, ce qui était parfait pour Sarah qui ne parlait pas un mot anglais et qui effectuait son premier « grand voyage ». Le Canada est aussi LE pays des possibilités. Là-bas, vous n’êtes pas jugés sur votre parcours scolaire mais plutôt sur votre motivation. Avant de partir, Jordan était sous-chef d’équipe en boucherie pour une grande chaine de supermarché en Belgique et moi j’étais aide-soignante. Au Canada, Jordan est devenu assistant brasseur (un an et 17000L plus tard, on peut même dire brasseur) et moi je suis devenue assistante en pharmacie. Des emplois que nous aurions eu beaucoup de mal à occuper en Belgique, n’ayant ni ces diplômes ni d’expérience dans le domaine !
Comment s’est déroulée votre arrivée et votre recherche d’emploi ?
Étant partis durant la pandémie, nous avions déjà chacun un job avant notre arrivée au Canada. Nous n’avions pas de critère précis quant à notre emploi. Tout ce que nous voulions, c’était partir vivre l’expérience canadienne. Sur place, nous avions décidé de prendre une collocation pour économiser. Vivre à Montréal coûte vraiment cher. Cela nous permettait également de faire des rencontres, ce qui était aussi un des buts de ce voyage. Nous avons trouvé notre logement grâce aux différents groupes Facebook. Il faut parfois un peu fouiller, mais au final ce fut assez facile. L’entraide est très présente parmi la communauté de pvtistes !
Comment est la vie au Canada ?
Tout dépend de l’endroit où vous êtes. Montréal est une ville cosmopolite qui ne cesse de bouger à 200 à l’heure. Difficile donc d’appréhender la vraie culture canadienne… Mais nous avons eu l’occasion de faire un road trip de 3 mois dans l’ouest Canadien et là-bas les gens sont plus calmes et relaxes.
Mais de manière générale, l’accueil et la gentillesse canadienne ne sont pas une légende. Nous avons été aussi frappé par le respect que les Canadiens ont entre eux. Par exemple, ils font la file en attendant le bus, cela évite d’être poussé dans tous les sens pour rentrer. Premier arrivé, premier assis. Ils sont aussi beaucoup plus tolérants par rapport à l’identité des autres.
Quelle a été la plus grosse difficulté durant ce voyage ?
(Sarah) devoir m’adapter à un nouvel environnement, sortir de ma zone de confort et être loin de mes proches.
(Jordan) Je pense que nous avons globalement été extrêmement chanceux. Nous n’avons connu aucune grosse galère ! Nous avons toujours pu nous adapter si nos plans ne se déroulaient pas comme prévu et nous avons ensuite appris que cela ne servait à rien de faire des plans. Je pense qu’aux débuts, c’était plus nous-mêmes qui nous créions des difficultés. Mais avec une bonne communication et une prise de conscience de ce que nous vivions, nous avons vite repris le chemin de notre belle aventure.
Un an après, quel est votre bilan ?
Au cours de notre voyage nous nous sommes rendu compte qu’il ne faut pas être riche pour voyager. Il suffit d’avoir de la volonté et ne pas avoir peur de se salir les mains. Nous avons appris à mieux connaitre nos personnalités et celle de l’autre. Le voyage était avant tout un voyage introspectif! Apprendre à se connaitre soi-même et aussi à découvrir de nouveaux aspects de notre complicité en tant que couple. Ce voyage a répondu à beaucoup plus que nos attentes et nous sommes fières d’avoir réussi et d’avoir osé se lancer. Car au fond, les plus grosses craintes ne sont liées qu’à celle de l’inconnu.
Qu’est-ce que votre expérience vous a-t-elle apporté ?
D’apprécier la vie et le voyage ! On s’est bien vite rendu compte qu’il suffisait d’un rien pour être heureux. Nous avons dû faire le choix de laisser des choses derrière nous, mais nous en ressortons grandis. Cela nous a aussi apporté une plus grande ouverture d’esprit sur le monde. Le Canada est un pays de mixité culturelle, nous avons donc pu en apprendre plus sur les autres. Nous sommes aussi plus sereins. Les petits soucis de la vie nous atteignent moins et on a appris à faire avec. On a appris à mettre notre personne comme priorité numéro dans la vie. Et non plus le travail, l’argent ou parfois la famille.
Conseillez-vous le voyage à deux ?
Avant de partir, nous avons eu de longues discussions sur ce qui se passerait si on se rendait compte que ça ne fonctionnait pas, Cela peut paraitre bizarre, mais vivre avec son compagnon dans sa vie routinière, avec ses amis, son boulot, dans sa ville n’est pas le même que de partir vivre à 7500km et se retrouver juste à deux. Et c’est encore plus vrai quand nous sommes partis 3 mois en road trip. Heureusement pour nous, ce voyage nous a renforcé encore plus. Les épreuves nous on permit de communiquer énormément et surtout de vraiment devenir une équipe. Nous le conseillons à 100 pourcents !
Après votre expérience au Canada, vous avez décidé de ne pas rentrer mais de partir en Australie, pourquoi ?
Notre expérience au Canada était tellement dingue que nous voulions absolument recommencer. Comme Jordan aura 31 ans cette année et que le PVT (ou WHV en Océanie) n’est ouvert qu’aux jeunes de 18 à 30 ans, nous n’avons pas le temps d’attendre. L’Australie a rouvert ses frontières avant la Nouvelle-Zélande, d’où notre choix. Et puis, l’Australie rime aussi avec décontraction, plage, soleil, nature…
Qu’est-ce qui vous plait dans l’idée de vivre à l’étranger ?
De pouvoir toujours recommencer à zéro ! L’occasion de pouvoir « renaître » et de se dire qu’on n’est pas jugés et que tout est possible ! Après tout, le voyage est la meilleure école de vie et nous sommes persuadés que tous les jeunes devraient pouvoir découvrir cette opportunité.
Souhaitez-vous vivre plus tard en Belgique ?
Nous revenons en Belgique pour environ 3 mois, avant de repartir pour presque deux ans en Océanie. Autrement dit, à l’autre bout du monde ! Nous allons donc profiter un maximum avec nos proches durant cette période. Mais également, ce sera l’occasion pour nous d’économiser de nouveau un peu d’argent en travaillant avant de partir. Quant à savoir ce que nous ferons après ces deux ans, seul l’avenir nous le dira. Comme dit plus haut, nous avons arrêtés depuis un moment de faire trop de plans car ils ne font que changer.
Étiez-vous des globes trotteurs au départ ?
(Sarah) Pour ma part non ! J’étais très casanière et famille. L’idée de partir plus de deux semaines loin de mes proches me faisait peur. Mais ça, c’était avant. J’ai appris à devenir plus indépendante et finalement, cela a réveillé aussi le coté aventurière qui sommeillait en moi.
(Jordan) J’ai fait beaucoup de city trip dans ma vie et j’ai toujours aimé découvrir de nouvelles destinations. Je pense que j’ai toujours eu la passion du voyage et de l’aventure.
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