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© Getty Images

5 hommes se confient sur leur vasectomie

Gwendoline Cuvelier Journaliste

Pour soulager leur conjointe de la charge contraceptive, parce que leur famille leur semble au complet ou parce qu’ils ne désirent pas d’enfant, de plus en plus d’hommes optent pour une vasectomie. Une méthode de stérilisation masculine rapide, efficace et peu contraignante. 

Cinq hommes ont accepté de nous livrer leur témoignage et de nous expliquer pourquoi ils ont décidé de subir une vasectomie.

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Simon, 41 ans, deux enfants de 7 et 9 ans 

“J’ai subi une vasectomie à 39 ans. Tout est parti d’une discussion avec ma compagne. Elle en avait marre de prendre des hormones via sa contraception et on a évoqué l’option de l’opération. Nous avons deux enfants et n’en voulons pas d’autre. Même si un jour on en venait à se séparer, je ne m’imagine plus devenir papa. J’ai commencé à me renseigner sur la vasectomie et à en discuter avec des connaissances qui avaient franchi le pas. L’idée a fait son petit bonhomme de chemin pendant quelques mois avant que je prenne rendez-vous chez l’urologue. L’opération s’est très bien déroulée. J’ai marché comme un canard le premier jour puis la gêne est passée petit à petit. Après deux semaines de repos, j’étais complètement remis sur pied. Au niveau de l’éjaculation, j’ai “testé la marchandise” d’abord tout seul. “Youpi, tout fonctionne comme avant !” ai-je annoncé à ma femme, triomphant. Aujourd’hui, je ne regrette absolument pas d’être passé sur le billard. Je fais même régulièrement la publicité de la vasectomie à tout le monde ! Je n’ai constaté aucune différence par rapport à ma vie d’avant, si ce n’est que je sens ma femme libérée d’un poids, ce qui a eu pour effet de booster sa libido. Je ne vais quand même pas m’en plaindre !” 

Samuel, 26 ans, un enfant de 5 ans  

“J’ai rencontré ma femme à l’âge de 15 ans et nous sommes devenus parents à 21 ans. Quand nous avons décidé que nous ne voulions plus d’autres enfants après notre petit Gaspard, la question de la contraception s’est forcément posée. La solution qui nous semblait la plus simple et la moins risquée était la vasectomie. J’ai pris un premier rendez-vous chez un urologue en janvier 2022 et quelques mois plus tard, je me suis fait opérer sous anesthésie générale (étant de nature douillette). Vu mon jeune âge, mon médecin a insisté pour que je procède à une autoconservation de sperme au cas où je changerais d’avis. Mais honnêtement, je doute fortement d’en avoir recours un jour. J’ai raconté tout mon parcours de vasectomie sur mon compte Instagram @samuelclt, suivi par plus de 143 000 abonné·e·s. En tant que militant pour l’égalité hommes-femmes, la problématique de la charge contraceptive me tient beaucoup à cœur. Je trouve ça dingue qu’on ne parle pas plus des moyens de contraception masculins. On propose la pilule aux femmes dès leur adolescence alors que j’ai seulement appris l’existence de la vasectomie à mes 23 ans ! Pas étonnant que la plupart des hommes se sentent peu concernés. En partageant mon expérience personnelle, j’espère faire connaître cette méthode. J’ai d’ailleurs reçu énormément de messages de la part d’hommes qui me posaient des questions sur la douleur de l’opération ou ses conséquences sur les hormones sexuelles. C’est bien la preuve de la méconnaissance du public sur ce sujet ! Quand j’ai annoncé que j’allais subir une vasectomie à 26 ans, certaines personnes m’ont dit que j’étais trop jeune pour prendre ce genre de décision si radicale. C’est un choix qui engage pour toute la vie et qui doit être assumé, c’est vrai, tout comme le fait d’accueillir un enfant. Pourtant, quand un couple annonce qu’il attend un bébé, personne ne dit aux futurs parents “Vous êtes vraiment sûrs de votre choix, vous n’allez pas le regretter ?”. 

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Sidney, 34 ans, pas d’enfant 

“Cela faisait 7 ans que je pensais à subir une vasectomie. J’ai passé le cap il y a un mois. Ma copine, avec qui je suis en couple depuis 3 ans, ne supportait plus son stérilet et ne peut pas prendre la pilule pour des raisons de santé, ça m’a décidé. Il était temps que je prenne ma part au niveau de la contraception ! Nous ne désirons pas d’enfant, principalement pour des raisons liées à la crise climatique. Personnellement, je trouve ça très égoïste de mettre un petit être au monde dans les conjonctures actuelles. Avant la vasectomie, j’ai dû passer deux fois devant un psy car les médecins voulaient être certains de mes intentions. “On fait vraiment une montagne de pas grand-chose” me suis-je dis en sortant de la salle d’opération. J’ai recommencé à travailler dès le lendemain, en cuisine d’un restaurant, debout toute la journée. J’ai fait congeler mes spermatozoïdes par sécurité, au cas où je changerais d’avis. Ce procédé me coûte 50 euros par an, soit moins de 5 euros par mois, le prix d’un sandwich, donc je me suis dit que je ne perdais rien à le faire. Je parle ouvertement de ma vasectomie, car ça ne devrait pas être un sujet tabou. En général, les femmes se montrent plutôt admiratives, mais certains hommes m’ont traité de fou. Dès qu’on touche à leur zigounette, ils paniquent, alors qu’il n’y a aucune raison ! Ils le sauraient s’ils étaient mieux informés.” 

Alain, 57 ans, trois enfants de 31, 28 et 23 ans

“Je suis marié depuis 1989 et j’ai trois enfants de 31, 28 et 23 ans. C’est à 40 ans que j’ai décidé de subir une vasectomie. J’ai toujours pensé qu’il était anormal que ce soit uniquement les femmes qui soient obligées de gérer la contraception. Passer par la vasectomie, c’était une façon de rééquilibrer le couple et certainement aussi une preuve d’amour. À 40 ans, j’estimais aussi que, quoiqu’il arrive, je ne voudrais plus d’enfant. J’ai été faire l’opération chez le médecin, un soir, après ma journée de boulot. Ça a duré une vingtaine de minutes et je suis rentré à la maison comme si rien ne s’était passé. Il y a presque 20 ans, ce n’était pas encore un acte très courant. Il faut bien réfléchir avant de se lancer dans cette intervention car il s’agit d’une décision importante. Pour le reste, cet acte n’a absolument rien changé à ma vie si ce n’est qu’il m’a apporté une plus grande tranquillité d’esprit. Je n’ai jamais regretté ma vasectomie !” 

Théo, 31 ans, pas d’enfant 

“Je suis en couple depuis 15 ans et ma copine ressentait des douleurs liées à sa pilule. Alors j’ai commencé à me renseigner sur la contraception masculine avec cette volonté de prendre le relais de ma conjointe par rapport à cette charge. Nous ne désirons pas d’enfant donc la vasectomie s’est rapidement présentée comme un choix facile, définitif et économique. Le jour de l’opération, j’ai posté une photo de moi en blouse sur mon compte Twitter. Je ne m’attendais pas à ce que mon post fasse le tour de la Toile ! Mon but était, d’une part, d’informer les personnes qui étaient au courant que j’allais passer sur le billard que tout allait bien, et d’autre part, de rassurer les hommes hésitants sur le déroulement d’une vasectomie. J’ai reçu énormément de retours positifs, mais aussi des réactions virulentes, venant à 95% du temps de la part d’hommes. On m’a, par exemple, traité d’homme-soja, une insulte typiquement masculiniste, ou de sous-homme. Non, une vasectomie ne signifie pas être émasculé. Je suis toujours le même, cette intervention n’a eu aucun impact sur ma libido, mon éjaculation ou mon physique. C’est ridicule de penser le contraire !”. 

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