ELLE NOUS INSPIRE: Aurélie bat le record féminin de l’Ultra Trail de Montmartre
Aurélie est la première femme à finir l’UTMM (Ultra Trail de Montmartre) avec un chrono de 24h47. Rencontre avec cette nana inspirante qui a relevé le pari fou et absurde de monter et descendre 271 fois les escaliers du plus célèbre des funiculaires.
Ce n’est pas tous les jours que l’on se retrouve à gravir et descendre des escaliers 271 fois, pour un total de 80 kilomètres et plus de 11 000 mètres de dénivelé positif. Pourtant, c’est précisément ce défi hors du commun qu’a relevé Aurélie De Montjoye à l’occasion de l’Ultra Trail de Montmartre. Entre ambiance électrique et folie douce, retour sur une expérience aussi absurde qu’inoubliable.
Un défi dingue né sur Instagram
L’UTMM, c’est un peu le défi absurde par excellence: monter et descendre les escaliers du funiculaire de Montmartre, à Paris, 271 fois. Un concept aussi étrange que fascinant proposé par Casquette Verte, une personnalité bien connue dans le monde du trail, et qui a attiré des milliers de candidat·e·s à poser leur candidature. C’est d’ailleurs sur Instagram qu’Aurélie a pris connaissance de ce projet déjanté.
Je me souviens avoir vu une story de Casquette Verte, qui lançait ce défi de manière un peu débile, j’ai trouvé ça drôle et j’ai décidé de m’inscrire, en me disant que je ne serais jamais sélectionnée
, confie la Bruxelloise de 37 ans en riant. Le tirage au sort a été plus favorable que prévu. Sur plus de 1 000 inscriptions, 10 personnes ont été tirées au sort et 10 autres ont été choisies par Casquette Verte en personne. Parmi celles-ci, Aurélie. “Je ne comprends toujours pas pourquoi moi”, avoue-t-elle modestement en confiant qu’elle n’avait pas le profil de “trailwoman” ultra-performante. Mais c’est justement cette dimension imprévisible et absurde qui a fait naître sa motivation à relever le défi.
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Quand la course devient une passion
Aurélie n’a pas toujours été une adepte de la course à pied. “Avant, je n’étais pas du tout sportive”, explique-t-elle. Sa première expérience avec la course remonte à dix ans, mais elle était alors bien loin des ultramarathons et autres défis extrêmes. “J’ai commencé avec des petites sorties tranquilles, juste pour me vider la tête”, raconte-t-elle. Au fil du temps, elle a découvert une véritable passion pour le trail, un sport qui permet de se ressourcer dans la nature et de se dépasser physiquement et mentalement. En 2016, elle se lance dans son premier trail de 16 kilomètres, un petit format comparé aux 104 kilomètres de son plus long défi à ce jour. Depuis, elle a trouvé dans le trail non seulement une échappatoire au quotidien, mais aussi une manière de voyager : “Grâce à la course, j’ai découvert des endroits magnifiques en Belgique, et je trouve ça génial de pouvoir allier sport et découverte”, ajoute-t-elle avec enthousiasme.
Le grand saut dans l’absurde
Le vendredi 13 décembre 2024, l’événement tant attendu commence à 22h, à Montmartre. Aurélie arrive sur place avec deux objectifs simples mais clairs: “Ne pas être la première à abandonner et réussir à faire au moins la moitié”. Son état d’esprit n’est pas celui d’une compétitrice acharnée, mais plutôt d’une personne déterminée à vivre l’expérience à fond, dans toute sa folie.
Il y avait un monde de dingue, c’était presque angoissant. Les gens scandent nos noms, l’ambiance est électrique, et ça peut être un peu perturbant. Mais je me suis dit que je n’étais pas là pour la performance, mais pour profiter du moment.
L’épreuve débute dans une effervescence totale, mais rapidement, la dure réalité du challenge se fait sentir. Au bout de quatre heures de course, Aurélie décide de mettre sa genouillère, victime de douleurs persistantes. “J’ai commencé à trouver ça vraiment dur, et j’ai pensé que c’était peut-être fini pour moi”, se souvient-elle. Mais grâce à l’entraide, elle réussi à puiser en elle une force insoupçonnée. Des inconnu·e·s viennent même l’accompagner dans l’effort, l’encouragent, et l’aident à passer le cap des moments les plus difficiles. “J’avais préparé 22 heures de podcast, mais je n’ai même pas eu envie de les écouter. J’étais parfois dans ma bulle, parfois en pleine interaction avec les autres. C’était ça la magie du moment”, explique-t-elle.
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L’importance du mental
Son témoignage reflète l’un des aspects les plus frappants de cette aventure; l’importance du mental. En effet, Aurélie se souvient de déclic à la moitié du parcours: “Quand j’ai dépassé la moitié, je me suis dit que je pouvais encore aller plus loin. Quand j’ai atteint les 200, j’ai cru que 250 était réalisable.” Mais à 210, les choses se corsent.
Je ne pouvais pas abandonner, c’est dans ma nature. Je me suis accrochée, et c’est là que j’ai trouvé une énergie insoupçonnée. Je suis entrée dans une sorte de transe et j’ai commencé à accélérer et à monter les marches en courant.
L’épreuve est exigeante, mais l’ambiance collective, les encouragements et la détermination personnelle permettent à Aurélie de poursuivre et d’atteindre ses objectifs.
Dépassement de soi
À l’arrivée, le dénouement est inespéré: non seulement Aurélie termine l’épreuve en tant que première femme, mais elle se sent étonnamment bien. “Physiquement, je me suis sentie incroyablement bien après l’UTMM, j’ai même été courir deux jours plus tard”, raconte-t-elle, hilare. Malgré la fatigue accumulée, elle ne ressent aucune douleur importante.
C’est fou, j’ai cru que j’allais m’écrouler, mais au contraire, je me suis sentie en pleine forme. J’ai juste perdu ma voix!
Au total, 11 personnes ont abandonné l’épreuve avant la fin, une n’a même jamais commencé, et six ont terminé, dont Aurélie. L’Ultra Trail de Montmartre, c’est bien plus qu’une simple épreuve physique. C’est une aventure dans l’absurde, un défi qui invite à se dépasser dans un contexte décalé, loin des standards de la performance sportive. Pour Aurélie, cette expérience aura été un tournant, une victoire sur elle-même et sur les limites qu’elle pensait avoir. “C’est con, absurde, ça n’a aucun sens, mais c’est justement ce qui le rend chouette”, conclut-elle. Un message qui, dans sa simplicité, résume parfaitement l’essence de l’UTMMM: une invitation à se lancer dans des défis fous, à se surprendre, et à repousser ses propres limites.
Du vrai plaisir en courant
Aurélie tient à rassurer celles et ceux qui hésitent à se lancer dans cette discipline. “La course est hyper accessible. Quand j’ai commencé à courir, je souffrais, j’avais la flemme, mais une fois qu’on passe cette étape difficile, c’est vraiment un sport pour tous”, affirme-t-elle. “Ce qui est génial, c’est que ça devient vite un automatisme. Aujourd’hui, je ne me force plus, c’est devenu un besoin. J’éprouve du vrai plaisir en courant, je pense être devenue accro!”, conclut-elle en riant.
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