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3 lectrices racontent leur expérience paranormale

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

Y-a-t’il un au-delà? Le sixième sens existe-t-il? Trois lectrices racontent leurs expériences avec le surnaturel.

Jolene, 21 ans, est entrée en contact avec l’oncle décédé de sa meilleure amie, il y a quelques années.

“Petite, j’ai réalisé que j’étais différente. Je percevais des choses que les autres ne voyaient pas et ressentais ce que les autres ne ressentaient pas. Certains lieux comme des cimetières ou des bâtiments abandonnés renforçaient ce sentiment, comme si j’étais constamment surveillée. À 14 ans, cette sensation est devenue réalité lors d’une rencontre particulière. Je me souviens m’être soudain réveillée en sueur. Je me suis assise en panique. Là, dans le couloir en face de mon lit, se tenait un homme. Sa peau luisait, une lumière vive l’entourait. Il avait un tatouage sur un bras. Il serrait fermement les poings. Je pouvais voir qu’il était chauve, mais il n’avait pas de visage. Dans tous mes états, j’ai essayé de me convaincre que j’étais en train de rêver. Je n’ai pas osé sortir du lit avant qu’il ne fasse à nouveau jour. Confuse, le lendemain, j’ai cherché une cause rationnelle à cette étrange apparition. Était-ce un rêve? L’avais-je fantasmé? Ou ce que j’avais vu était-il réel?

Il s’est avéré que ce n’était pas un rêve... Les jours qui ont suivi, je l’ai vu de plus en plus souvent: dans un miroir, dans le reflet d’une fenêtre… Même quelques fois à l’école. J’étais poursuivie par un fantôme et je ne savais pas ce qu’il attendait de moi. Alors qu’il n’était toujours pas sorti de ma vie après plusieurs mois, j’ai décidé de demander de l’aide à un groupe de soutien pour les personnes ayant un sixième sens. Elles se rencontraient chaque semaine pour partager leurs expériences. L’une d’elles m’a conseillée de convaincre le fantôme, sans paroles, de m’accompagner à la réunion...

Une porte spirituelle

Alors que j’entrais dans la pièce, un flot d’énergie spirituelle m’a repoussée. Tout s’est passé si vite que pendant un instant, j’ai eu l’impression que j’allais m’évanouir. La dose de spiritualité m’a submergée. Littéralement. Je me suis levée avec hésitation et j’ai regardé dans la pièce. Malgré mon expérience précédente, je sentais une impression agréable. Il y avait même un chat noir au milieu des plantes sur le rebord de la fenêtre. L’organisateur du groupe s’est immédiatement approché de moi et a tenté d’entrer en contact avec le fantôme qui me suivait depuis des mois. J’ai regardé l’homme fermer les yeux et se concentrer. Il a commencé à me parler doucement. Il m’a demandé si je connaissais quelqu’un qui était récemment décédé. J’ai répondu non. ‘Un accident de moto’, a déclaré l’homme. Mais ça ne me disait toujours rien. ‘Une petite fille aux cheveux bruns. Le fantôme que vous voyez pourrait-il être l’oncle d’une fille aux cheveux bruns?’ m’a-t-il demandé. Et c’est là que le franc est tombé. Il y a quelques mois, l’oncle préféré de ma meilleure amie est décédé. Même s’il voyageait beaucoup pour le travail, ils adoraient passer du temps ensemble lorsqu’ils se voyaient. Elle a très mal vécu son décès. Je me suis rappelé être allée sur le lieu de sa mort avec sa famille pour chercher son téléphone portable...

Selon l’organisateur, ma ‘porte spirituelle’ aurait été ouverte et l’oncle aurait décidé de s’attacher à moi à ce moment-là, car j’étais la personne la plus proche de sa nièce.

En quelques mots, l’homme a tenté de me transmettre message que l’oncle essayait de me faire passer depuis des semaines: ‘Je vais bien, je n’ai pas souffert et je peux avancer en paix. Il m’a aussi demandée si je pouvais faire passer le message à sa nièce. J’ai hoché la tête et j’ai senti un frisson dans tout mon corps. Il était parti.

Bien sûr, j’ai transmis le message à mon amie, qui était très émue et reconnaissante. Mais après cette expérience, j’étais épuisée et vide. Dans les semaines, voire les mois qui ont suivi, je n’ai plus rien ressenti... Cela m’avais pris tellement d’énergie que j’avais inconsciemment désactivé mon sixième sens. J’ai fermé ma ‘porte’. Bien que j’espère l’ouvrir à nouveau bientôt...”

Francesca, 31 ans, sent encore la présence de sa grand-mère décédée.

“Ma grand-mère était ma meilleure amie. J’étais la prunelle de ses yeux depuis l’enfance et elle était la personne que j’aimais le plus au monde. Plus grande, alors qu’on se voyait de moins en moins, elle m’apportait de la nourriture et m’emmenait faire des courses. Même à la naissance de mes enfants, elle était là pour moi, jour et nuit. Elle avait un lien fort avec mon fils aîné en particulier, elle le gardait souvent et aimait fredonner en le berçant pour l’endormir. Lorsque le Covid est arrivé, j’ai été lui faire signe devant sa fenêtre avec mes enfants. J’ai entendu par après qu’elle avait dit à mon pépé qu’elle avait l’impression que c’était la dernière fois qu’elle nous verrait. Une semaine plus tard, elle est décédée au cours d’une opération. C’était déchirant: nous n’avions pas eu l’occasion de la prendre dans nos bras une dernière fois. Elle n’a pas eu les adieux qu’elle méritait et qu’on lui souhaitait.

La période qui suivit fut celle d’un chagrin et d’un deuil intense. Environ deux semaines après sa mort, mon fils a commencé à pleurer au milieu de la nuit. Je m’apprêtais à sauter du lit quand soudain sa tirelire a joué la chanson Twinkle Twinkle Little Star.

La chanson que ma grand-mère lui fredonnait quand il était bébé pour le bercer jusqu’à ce qu’il s’endorme. Mon mari et moi avons été choqués: la tirelire était placée en hauteur sur l’armoire et ne jouait de la musique que si vous y mettez une pièce de monnaie. Était-ce un signe de ma grand-mère?

Quelques semaines plus tard, j’étais en train de faire le ménage. En entrant dans la chambre de mon fils aîné, j’ai remarqué une goutte, de la taille d’une larme, sur le sol au centre de la pièce. J’ai trouvé ça bizarre, car je n’avais pas encore passé la serpillière à cet endroit. Je n’ai pas cherché plus loin, mais la semaine suivante, la même chose s’est produite dans le couloir. Juste à côté de la table où se trouvait le sac à main de ma grand-mère, j’ai trouvé une goutte aussi petite qu’une larme. Encore une fois, j’ai pensé que c’était étrange, mais cette fois j’ai voulu comprendre. J’ai demandé conseil à mon mari, qui est plombier. Il ne savait pas quoi dire. Il n’y avait pas de radiateur près des gouttes et nous n’avions aucune fuite dans la maison. Ce n’était plus un hasard: ma grand-mère était là.

 “Je suis là.”

Bien plus tard, j’ai trouvé des gouttes dans la chambre de mon fils aîné. Comme ma grand-mère avait un lien tellement fort avec lui, j’ai commencé à croire de plus en plus qu’elle voulait rester avec nous encore un peu. Je n’avais pas l’impression de devoir aller au cimetière, car elle était avec nous tous les jours. Cette croyance m’a aidée à mieux vivre mon deuil et à faire face aux réalités de la vie quotidienne. J’ai trouvé les dernières gouttes dans le salon, à côté d’une photo de moi et des enfants. Puis, de manière assez inattendue, cela s’est arrêté pendant longtemps. Cela m’angoissait: était-elle vraiment partie? C’était comme un deuxième travail de deuil. Quelques mois plus tard, alors que je traversais un passage à vide et que j’appelais ma grand-mère, je l’ai revue. Une goutte sur sa photo, une larme qui m’a dit: ‘Je suis là.’

Je crois que lorsque vous mourez, votre âme erre sur Terre pendant un certain temps. Il doit y avoir plus que la mort physique. C’est réconfortant de penser qu’elle est toujours là. J’aimerais la garder ici, mais c’est égoïste. Je lui accorde plus que jamais son repos bien mérité et je suis sûre qu’elle ira dans un monde meilleur.”

Silke, 22 ans, a grandi dans une maison hantée.

 “La maison dans laquelle j’ai grandi était idyllique. C’était une belle villa de construction récente, avec de nombreuses chambres et un grenier qui servait de salle de jeux. La maison idéale pour une jeune famille comme la nôtre. Mais très vite ma mère a senti que quelque chose n’allait pas. Tout a commencé avec un babyphone devenu fou. Ma mère a entendu des pleurs venant du babyphone alors que j’étais juste à côté d’elle. Il n’y avait personne d’autre dans la maison. C’est arrivé si souvent qu’à un moment donné, ma mère est allée voir les voisins pour vérifier si elle n’était pas sur la mauvaise fréquence. Cela ne semblait pas le cas...

En grandissant, je me suis toujours sentie anxieuse dans cette maison. Pendant la journée, ça allait encore, mais chaque fois qu’il faisait noir et que la nuit tombait dans cette grande villa, j’avais l’impression de suffoquer, comme s’il y avait quelque chose caché dans chaque coin. Il m’arrivait souvent d’avoir tellement peur dans ma propre chambre que je criais et hurlais jusqu’à ce que mes parents viennent me rejoindre. Un jour, une amie de ma sœur aînée est venue regarder la télévision. Lorsqu’elle s’est arrêtée devant l’écran et a bloqué la vue, je lui aurais demandé de bouger pour que le garçon assis à côté de moi puisse regarder la télé. Il n’y avait personne d’autre dans la pièce à part cette amie... Mes parents pensaient que c’était un ami imaginaire, mais quand je l’ai décrit comme un petit homme aux yeux bleus et aux cheveux blonds, ma mère a reconnu un cousin germain récemment décédé...

J’ai eu ma première rencontre consciente avec un esprit à 6 ans. Une nuit, je me suis réveillé anxieuse. J’ai regardé à côté de moi et j’ai vu une petite femme aux cheveux blancs avec une canne debout à mon chevet. Il s’agissait de mon arrière-arrière-grand-mère décédée.

Au début, j’avais très peur, mais une fois que j’ai réalisé qu’elle faisait partie de la famille, je n’étais plus inquiète.

Fuir la maison de l’horreur

Au bout d’un moment, la maison regorgeait d’énergie spirituelle négative. Chaque jour, nous entendions des coups à la porte et à la fenêtre, alors qu’il n’y avait personne. Ou nous entendions des pas dans les escaliers, qui n’étaient pas les nôtres. La situation est devenue insupportable... Un jour, j’ai même vu un homme avec une barbe et une boucle d’oreille dans un miroir. Je n’ai plus osé me regarder dans la glace après ça. Je faisais les mêmes cauchemars de manière récurrente. Je voyais des soldats descendre les escaliers, il leur manquait souvent un bras ou une jambe... Je me réveillais en pleurant. C’était épuisant. Après quelques recherches, il s’est avéré que pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux soldats avaient été tués à cet endroit.

Cette énergie négative constante a causé d’énormes tensions. Et puis la maison semblait pourrir. Constamment quelque chose se brisait: les planchers craquaient, les murs se fissuraient et le sous-sol fut inondé à plusieurs reprises. Cela fait maintenant cinq ans que j’ai emménagé dans une nouvelle maison. Mon père vit toujours dans la maison hantée. Depuis, je me sens plus en sécurité, mais chaque fois que je rends visite à mon père, ce sentiment de terreur revient. Le bébé de ma sœur se met aussi à pleurer quand nous l’y amenons. Même si je dois admettre que je suis aussi reconnaissante d’avoir pu vivre là-bas. La maison a sans aucun doute contribué à développer mon intuition spirituelle.”

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