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Témoignage: ““J’ai été victime d’une agression de la route””

Barbara Wesoly

Les frustrations dues au trafic, tout le monde connaît, mais certaines personnes manquent vraiment de patience. Heureusement, sur la route, les agressions graves avec violence n’arrivent pas souvent. Mais parfois, on croise des gens dangereux et agressifs, comme Donna, 24 ans, en a fait l’expérience.


“Avant, je vivais à la campagne et je n’avais jamais été agressée sur la route. Mais depuis que je vis en ville, ça arrive presque tous les jours. Si par malheur, il me prend de rouler sur la bande de gauche pour dépasser quelqu’un, je me fais invariablement talonner par une autre voiture qui me fait des appels de phare. Pourquoi? Je n’en sais rien, car le conducteur sait très bien que je ne peux pas directement me rabattre sur la bande de droite et que souvent, il y a une autre voiture devant moi, donc je ne peux pas aller plus vite non plus. Ce qui ne l’empêche pas de se comporter comme si j’avais commis la plus gravissime des fautes.

Dangereusement près


Un soir, je conduisais dans le centre d’Anvers après un resto. Il était environ 22 heures et il n’y avait pas beaucoup de trafic. Je roulais sur la bande de droite lorsque soudain, une BMW a surgi en se rapprochant dangereusement de ma voiture. J’ai eu très peur et j’ai pilé sur mes freins. Le conducteur a pu se déporter vers la gauche juste à temps. Un peu plus tard, je me suis à nouveau retrouvée à sa hauteur. J’ai vu qu’il était occupé sur son GSM et qu’il ne regardait pas du tout la route. J’étais furieuse, j’ai essayé de lui faire clairement comprendre qu’il devait faire attention, et je lui ai fait un signe pour lui indiquer qu’il était fou. Avec le recul, ce n’était pas très malin de ma part, parce que cela l’a mis dans une colère monstre.

À quelques centimètres de l’impact


D’abord, il a commencé à me coller au pare-choc et à me faire des appels de phare. Je l’ignorais, parce que j’avais compris que ça pouvait très mal tourner. Mais de toute évidence, ça l’a énervé encore plus, car tout à coup, il s’est mis à rouler pile devant moi.

À plusieurs reprises, il a freiné si brusquement que j’ai eu toutes les peines du monde à ne pas l’emboutir. À quelques centimètres près, c’était l’accident. J’étais morte de peur.


J’ai verrouillé mes portières et essayé de retenir son numéro de plaque. Mais j’essayais surtout de l’ignorer, pour ne pas envenimer la situation davantage. Lorsque nous sommes arrivés au carrefour suivant, j’ai dû m’arrêter au feu rouge. J’ai réalisé que le type allait se retrouver à côté de moi et que peut-être, il sortirait même de sa voiture. J’attendais, terrorisée, et c’est alors qu’il s’est arrêté en oblique devant moi, ce qui fait que je ne pouvais plus aller nulle part. Il a ouvert sa vitre et m’a demandé quel était mon problème. Je n’ai pas réfléchi et j’ai répondu qu’il ne faisait pas attention à la route et qu’il était trop occupé sur son GSM. Il s’est directement mis à me hurler dessus, mais heureusement, entre-temps, une voiture est arrivée.

Pas peur tous les jours


J’ai vu que le conducteur de la BMW a fait mine de sortir de sa voiture, mais quand il a vu l’autre véhicule, il a décidé de ne pas le faire. J’étais si soulagée, qui sait ce qui ce serait passé sinon? Lorsque le feu est passé au vert, il est parti dans un crissement de pneus.

Je suis restée là, sans pouvoir m’arrêter de trembler. J’ai tenté de me calmer et de me concentrer sur la route. Lentement, j’ai redémarré, j’avais peur de le recroiser ailleurs. Tout le long du trajet, je regardais dans mon rétroviseur pour être sûre qu’il ne me suivait pas. J’étais terrifiée à l’idée qu’il puisse simplement attendre que je sorte de ma voiture pour me faire du mal.


Heureusement, je suis rentrée saine et sauve à la maison, mais je ne me sentais vraiment pas bien. Finalement, je n’ai pas été porter plainte, parce que je me disais que ça ne servirait âs à grand-chose. Il n’y avait pas eu de témoins, de toute façon. Si ça devait m’arriver encore une fois, je ne réagirais plus et encore moins d’une manière provocante. Mais en soi, je ne fais pas plus attention maintenant à la circulation, je ne veux pas avoir peur tous les jours.”

Interview: Chaima Saysay et Stéphanie Ciardiello.


Photo: Thomas Vanhaute

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