TÉMOIGNAGE: ““J’ai grandi dans une maison où a eu lieu un meurtre familial””
Les true crime (ou documentaires criminels) sont plus populaires que jamais. Et si, pour beaucoup, les podcasts et les documentaires sanglants sont des divertissements inoffensifs, pour d’autres, ils peuvent se mêler étrangement à la réalité…
Cette lectrice s’est confiée sur une histoire qui donne la chair de poule et qui lui est pourtant bel et bien arrivé.
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Sarah a grandi dans une maison où un meurtre familial a eu lieu
À la fin des années 1970, un sinistre drame s’est déroulé dans une modeste maison de campagne flamande. Staf, âgé de 30 ans, récemment licencié en raison de son alcoolisme et au bord de la dépression, a tragiquement mis fin à la vie de sa propre famille. Les corps de sa femme et de ses 2 enfants ont été découverts une semaine plus tard par la police, enterrés dans une fosse peu profonde au fond du jardin.
Sarah, née dans cette maison à la fin des années 80, a grandi sans connaître l’histoire tragique qui avait marqué sa demeure. Jusqu’à l’âge de 10 ans, elle était dans l’ignorance la plus totale. Elle se souvient: « J’avais invité quelques amis pour mon anniversaire. L’un d’entre eux m’a alors demandé où se trouvait la tombe. J’ai cru qu’il faisait référence à l’endroit où notre chien avait été enterré, dans un coin du jardin. Je lui ai montré l’endroit, y compris une croix que j’avais fabriquée moi-même. Cependant, ce soir-là, il a raconté à ses parents qu’il avait vu ‘l’endroit où les morts avaient été enterrés’. Ils ont immédiatement alerté mes parents, qui m’ont ensuite révélé toute l’histoire. »
Une maison vendue à bas prix après le drame
Les parents de Sarah ont acheté la maison en question quelques années après les tragiques événements, à un prix dérisoire. Dans la région, l’affaire était notoire, et personne ne voulait acquérir cette propriété. « La famille désespérée l’a vendue aux premiers acheteurs potentiels. Mes parents ont considéré cette opportunité comme une aubaine, malgré leurs moyens limités. Ma mère était femme au foyer et mon père travaillait à l’usine, donc ils n’étaient pas particulièrement aisés. »
Le couple a entrepris une rénovation complète de la maison, effaçant progressivement les traces de la tragédie familiale. La cuisine, où les 2 meurtres avaient été perpétrés, a été complètement refaite. En revanche, le salon où Staf avait poignardé son fils est resté inchangé. Sarah se rappelle:
Je m’efforçais de ne pas y penser lorsque j’étais adolescente et que je regardais un film seule sur le canapé.
Dans le jardin, une prairie fleurie rappelle étrangement la tragédie, étant à peu près l’endroit où les corps avaient été découverts. Mes parents n’ont pas semé ces fleurs, mais elles ont poussé rapidement d’elles-mêmes. Mon père prétend que l’herbe y pousse toujours plus vite qu’ailleurs dans le jardin. Une légère tache de couleur rouille subsiste encore sur la terrasse, explique Sarah. Il y a une dalle où le sang n’est jamais complètement parti. Mais il faut vraiment le savoir pour le voir.
À la maison, le sujet est rarement évoqué, sauf lorsque des passionnés d’affaires criminelles prennent des photos de l’extérieur. Mes parents savent alors que l’histoire refait surface dans un podcast ou un journal local. Ils ont même fait flouter leur maison sur Google Street View pour ne pas encourager les touristes en quête de sensationnalisme. »
Pour Sarah, apprendre l’histoire de sa maison a été un choc initial, mais elle s’y est progressivement habituée. Elle se souvient: « Il a fallu un certain temps avant que mon petit ami accepte de rester chez nous. Je trouvais ça secrètement amusant. Pour moi, cette maison est avant tout synonyme de bons souvenirs. Après tout, c’est ma maison! J’aime l’idée qu’elle puisse retrouver l’amour et la chaleur après toutes les horreurs qu’elle a connues. »
Texte de Talitha Dehaene et Justine Rossius.
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