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TÉMOIGNAGE: ““Je suis la doublure cascade de Jean-Claude Van Damme””

Olivier Bisback travaille comme doublure de Jean-Claude Van Damme. Un métier qui le passionne où chaque jour est différent du précédent.

Olivier « J’avais environ 11 ans quand mes parents m’ont autorisé à choisir une cassette au vidéoclub. C’était La ­Fureur du dragon, avec Bruce Lee. J’ai regardé ce film des centaines de fois. Par après, j’ai commencé à reconstituer les combats dans le jardin. Ma mère m’a ensuite inscrit à des cours de taekwondo. D’autres arts martiaux ont suivi, et des années plus tard, je suis rentré à l’école de cascade à Seattle. Un cascadeur est parfois considéré comme un casse-cou, quelqu’un de musclé, mais sans cervelle. C’est tout sauf vrai. La connaissance est très importante dans notre métier. Ayant un master en sport, je connais bien l’anatomie, la biomécanique, l’entraînement et la ­nutrition. De plus, j’ai un diplôme en langues: je parle ­couramment le néerlandais, le français, l’anglais et ­l’allemand. Outre les connaissances, les compétences sont aussi importantes.

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À la maison, j’ai une salle d’entraînement dans laquelle je m’entraîne tous les jours: d’une part, des techniques dures comme la boxe, les arts martiaux, ­l’acrobatie et la cascade, mais aussi le Pilates, le yoga, ­l’équilibre, l’agilité et la méditation. Pour maintenir toutes ces compétences, je m’entraîne de 15 à 25 heures par ­semaine. Bien sûr, je dois faire beaucoup de sacrifices pour cela. Une attitude positive est également essentielle. Si vous sautez pour la 4e fois d’un immeuble en hiver par -10 °C et que vous savez que la prise est déjà bonne, mais que le ­réalisateur n’est pas convaincu et vous demande de tomber pour la 5e fois, je réponds avec un large sourire: ‘Pas de ­problème’. Au studio de cinéma de Lint, j’étais en train de tourner lorsque j’ai reçu un coup de téléphone: ‘Pouvez-vous partir de Zaventem pour l’Argentine dans 3 heures?’. J’ai donné la même réponse.

Une vie sociale à l’arrêt

J’ai déjà été cascadeur pour Jean-Claude Van Damme, Nikolaj Coster-Waldau (Jaime Lannister dans Game of Thrones, ndlr) et Gérard Depardieu. Pour doubler Depardieu, j’ai dû porter une grosse combinaison, car on ne trouve pas facilement un cascadeur de 160 kilos capable de tomber dans un escalier. Récemment, j’ai été sélectionné pour une publicité dans laquelle je devais jouer Tarzan. Pour cela, j’ai perdu 6 kilos, car Tarzan a des abdominaux dessinés. J’ai également subi de nombreuses blessures au cours de ma carrière.

Par exemple, je me suis cassé le talon, je me suis déchiré le tendon d’Achille, je me suis brisé des côtes et j’ai souffert de coupures et d’une commotion cérébrale. Le ­médecin m’a récemment dit: ‘Vous avez le corps d’une ­personne de 32 ans, mais les articulations d’une personne de 70 ans.’ Vivre une vie sociale normale n’est pas non plus facile. Avant, on m’invitait souvent à un barbecue, mais ­comme j’ai souvent dû annuler à la dernière minute à cause de mon travail, on ne me le demande plus aussi souvent. Heureusement, le monde du cinéma constitue en grande partie ma vie sociale.

Je n’ai jamais reçu autant de coups de ma vie que lorsdu premier film que j’aitourné avec JCVD.

En ce qui concerne JCVD, je suis assez fier du premier film que j’ai tourné avec lui et dans lequel je me bats avec lui. Comme je me suis battu avec lui en caleçon, il m’a été impossible de porter une protection. Dans une scène, il m’a donné un coup de pied très fort dans ­l’estomac et j’ai dû tomber. A-t-on refait la scène 20 ou 40 fois? J’ai perdu le compte. Au bout d’un moment, il m’a demandé: ‘Ça va?’, ‘Oui oui’ ai-je répondu. ‘Il est fort, Bisback, très fort’, a lancé Van Damme. Ensuite, un chauffeur m’a ­emmené de Luxembourg à Bruxelles. J’ai senti chaque nid-de-poule de la route. Je n’ai jamais reçu autant de coups dans ma vie. Les jours suivants, je n’étais qu’un bleu.

Une autre ­scène que je n’oublierai jamais se déroule dans un film du réalisateur Brian De Palma. Je devais sauter d’une gouttière et atterrir 20 mètres plus bas sur un étal de marché. Juste avant le tournage, quelqu’un avait déplacé une autre caisse. Le coin de cette caisse a traversé mon gilet de cuir jusqu’à mon aisselle durant la chute. Ce fut assez douloureux... Ma scène de combat dans l’ascenseur avec Matthias Schoenaerts pour le film Rundskop est aussi un moment fort. Je lui ai dit: ‘Vas-y, Matthias, donne tout’. Mais je l’ai bien senti durant ­plusieurs jours! J’ai ­maintenant de nombreuses cicatrices, chacune avec sa propre histoire. Mais, je suis reconnaissant d’avoir pu collaborer à des centaines de films et de séries. J’espère pouvoir continuer à le faire encore longtemps. »

Texte d’Arkasha Keysers et Emilie Van de Poel

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