Témoignage: ““Mon journal sexo de jeune maman””
Il y a 4 mois et demi, Lisa, 32 ans, a donné naissance à son premier enfant. Depuis l’arrivée de son fils, toute sa vie est chamboulée, y compris sur le plan sexuel et dans sa relation de couple. Elle confie sans tabous les aléas du sexe après bébé.
Lundi 23 h 50
Depuis ma grossesse, je compte en semaines, plutôt qu’en mois. En tout, j’ai été enceinte 39 semaines et ça en fait tout juste deux que j’ai repris le travail. Mon fils est né il y a 18 semaines. Pendant cette période, j’ai fait cinq fois l’amour avec son père.
D’après mon gynécologue, on peut reprendre une activité sexuelle normale dès six semaines après un accouchement. De mon côté, désolée chéri, je ne me suis sentie prête qu’après neuf.
Entre cette première fois et la suivante, j’ai à nouveau attendu deux semaines avant d’oser réattaquer. En plus de la douleur physique, j’ai eu du mal à gérer sur le plan émotionnel. Aujourd’hui, ça fait sept jours qu’on n’a plus rien fait. Est-ce que ça me manque? En fait, j’ai surtout très envie de dormir.
Mardi 5 h 15
On vient de se réveiller, tirés de notre sommeil par les sanglots du bébé. Le plus frustrant lorsqu’il se met à pleurer, c’est de ne pas comprendre ce qui l’embête. Du coup: pas moyen de l’aider. Ça fait maintenant 30 minutes que ça dure. J’ai l’impression que ça fait une semaine. Quand je me glisse à nouveau dans notre lit, mon homme serre mon corps contre le sien. Je sens sa chaleur. J’aime cette sensation. Je me sens en confiance, en sécurité. Est-ce que j’ai envie de lui? À cet instant précis, le sexe est vraiment la dernière chose à laquelle je pense.
Jeudi 20 h 39
Nous avons passé une bonne nuit. Au boulot, tout s’est plutôt bien passé aussi. Le bébé s’est endormi. Avec Chéri, on a décidé de s’offrir un petit verre de vin qu’on sirote dans le canapé. Demain, j’ai congé. Nos corps se touchent. Cette fois, je me sens particulièrement attirée par lui. Je lui rappelle à quel point notre intimité me manque. Et cet aveu est sincère.
Depuis la naissance de notre fils, notre vie a pris une nouvelle dimension. Cette nouvelle intimité émotionnelle est fantastique. Sur le plan physique, c’est une autre histoire.
Je l’embrasse. Ses baisers sont toujours aussi fougueux. Ce n’est pas tant une sensation d’excitation que je sens monter en moi. Plutôt de l’amour que de la passion. Après quelques préliminaires, alors que nous sommes sur le point de passer aux choses sérieuses, je bloque net. La dernière fois, j’ai eu très mal pendant la pénétration. Depuis mon accouchement, chaque fois que je stresse, tous mes muscles se crispent. Si j’arrive à me détendre, c’est déjà plus simple. Surtout lorsqu’on utilise un petit lubrifiant. Pas de chance: cette fois-ci, nous n’avons ni préservatifs, ni lubrifiant à portée de main. J’ai la chance d’avoir un homme très attentif. Il a senti que je stressais et a changé de tactique. Après qu’il m’ait fait jouir, je fais de même pour lui. Depuis mon accouchement, s’il y a bien une chose que j’ai apprise, c’est que le sexe ne se limite pas à la pénétration.
Vendredi 13 h 14
Il est passé midi et je viens seulement de trouver le temps de me doucher. Le vendredi, je m’occupe seule de notre fils et j’avoue que c’est bien plus qu’un travail à temps plein. Avant de m’habiller, je jette un œil dans le miroir. Mon corps a beaucoup changé depuis mon accouchement. J’ai encore du ventre et je pèse 10 kilos de plus qu’avant ma grossesse. Il m’arrive souvent de me demander si mon homme me trouve encore attirante. Chaque fois que nous abordons le sujet, il me dit que je dois laisser du temps à mon corps de se remettre de cette grossesse. Mes copines m’expliquent que j’en ai pour neuf mois. Pour le coup, je préfère ne plus calculer en semaines.
Dimanche 9 h 34
Babylou vient de passer une très mauvaise nuit. Là, il dort encore. J’ai la sensation de ne pas avoir fermé l’œil, même si le papa s’est levé aussi souvent que moi. J’ai vu les aiguilles du réveil faire un tour complet ou presque. Nous sommes au lit, l’un contre l’autre, fatigués, mais éveillés quand même. Je me rapproche de lui. J’aime sentir ma peau au contact de la sienne. Depuis notre rencontre, nous avons toujours dormi nus et je suis soulagée que nous n’ayons pas perdu cette habitude. Enfin, disons… que nous l’ayons retrouvée. Juste après mon accouchement, ce n’était plus vraiment le cas. Je portais de grandes culottes et, comme j’allaitais, des soutiens-gorge munis de compresses.
Nous commençons à nous caresser. Et là, bardaf, notre trésor se remet une fois de plus à pleurer.
Lundi 11 h 14
Je suis assise à mon bureau. J’en profite pour faire mes exercices post-accouchement. De quoi remuscler mon périnée. C’est ce que ma conseillé mon kiné. Ne serait-ce que parce que, tout comme moi, le bas de mon corps est resté un très long moment au chômage technique. . J’en ai assez, chaque fois que j’éternue, de sentir quelques gouttes d’urine s’échapper et d’être incapable de contracter mes muscles. Autant dire que je ne suis pas à une contradiction près.
Jeudi 17 h 55
Lorsque je remarque de petites ressemblances physiques entre mon fils et son papa, ça me rend tellement heureuse. Et quand mon homme fait la même remarque à mon sujet, c’est évidemment super agréable. Dans ce sens, notre enfant nous a vraiment rapprochés. Le reste, c’est-à-dire les désavantages liés à notre statut de jeunes parents, n’est qu’un détail. Pour l’instant, bébé est couché sur son petit matelas de jeu. Nous l’observons à distance. Mon homme m’enlace tendrement et m’embrasse dans le cou. Mon cœur se met à battre plus vite.
C’est bien l’amour – plus que le désir sexuel – qui m’anime à cet instant précis. Est-ce que c’est grave? Franchement, je ne le pense pas.
Jeudi 22 h 43
À certains moments, je ressens le besoin de répéter à mon homme à quel point je l’aime. Il arrive que je le lui dise vingt fois d’affilée en une heure. Cette fois, j’ai l’intention de m’y prendre autrement. Je me glisse au plus profond de la couette et je lui offre la fellation de sa vie. Il a l’air d’apprécier. Son plaisir m’en donne aussi. Que c’est bon!
Samedi 6 h 35
Se réveiller aussi tôt un samedi, on a déjà rêvé mieux. Pourtant, il va falloir s’y habituer. On risque de vivre à ce rythme encore quelques mois. Si nous n’avons réussi ni l’un ni l’autre à nous rendormir, nous sommes au moins dans les bras l’un de l’autre. Je sens ses mains caresser mon dos, puis se glisser entre mes cuisses. Je le laisse faire. Tout en douceur. Cette fois, je sens que nous allons pouvoir aller jusqu’au bout. Les dernières fois, nous n’avons pu faire l’amour que de manière classique, lui sur moi. Pour ne prendre aucun risque, nous décidons de miser une nouvelle fois sur le bon vieux missionnaire. Quel plaisir de se sentir à nouveau sexuellement en phase. Comme avant.
Mercredi 14 h 36
Je me sens complètement patraque. Suite à mon accouchement, je n’ai pas encore retrouvé mon cycle menstruel normal et mes règles surviennent sans que je m’y attende. Comme aujourd’hui. Non seulement j’ai mal au ventre, mais je me sens émotionnellement à côté de la plaque. Tout à coup, je commence à angoisser. Nous qui étions justement en train de reprendre une vie sexuelle normale… Je me sentais à nouveau plus attirante et plus sûre de moi. Et là, patatras! J’ai le visage tout froissé et un corps horrible.
Rien que l’idée de faire l’amour m’apparait comme une épreuve. Quand je pense qu’avant de devenir maman, j’adorais ça. Je n’ai aucune idée de combien de temps ces fichues règles vont durer. La dernière fois, j’ai souffert pendant 10 jours.
Dimanche 21 h 24
Je suis à nouveau moi-même. Ouf. Mes règles ont été douloureuses, mais courtes. Et côté hormonal, tout est presque rentré dans l’ordre. J’y vois à nouveau plus clair. Je suis consciente que mon corps est en train de reprendre du service. Lentement. Pour l’instant, j’ai une seule envie: passer du temps à deux dans le canapé, poser ma tête sur l’épaule de mon homme et profiter de quelques minutes de calme pendant que bébé dort.
Mardi 23 h 10
Je préférerais ne pas compter, mais je dois regarder la vérité en face. Ça fait à nouveau 10 jours que Chéri et moi n’avons plus fait l’amour. Après neuf semaines d’abstinence totale, je me dis que cette petite pause n’est finalement pas si grave que ça. J’aimerais prendre les devants, mais d’un autre côté, je me sens si fatiguée…
Vendredi 19 h 51
Ce soir, Chéri et moi passons la soirée tous les deux. Nous venons de vivre une semaine éreintante. Ces quatre dernières nuits, notre fils n’a presque pas dormi. J’ai besoin de prendre du temps pour moi. Pour nous. Nous avons confié bébé à sa grand-mère et prévu un resto en amoureux. J’espère juste qu’on pourra faire la grasse matinée. Ça fait des siècles qu’on ne l’a plus fait ni l’un, ni l’autre.
Samedi 9 h 12
Je viens d’ouvrir les yeux. Je n’arrive pas à croire que j’ai dormi d’une traite. Comme ça fait du bien! La soirée d’hier était juste fantastique. On a même réussi à parler d’autre chose que de notre fils. La dernière fois, c’était sous les draps. Je suis à nouveau Lisa. Lui, mon amant. Pas juste le père de mon enfant.
En sortant du resto, nous étions un peu pompettes. Exactement ce dont j’avais besoin pour me mettre en condition. Ça ne veut pas dire que j’ai besoin d’alcool pour avoir envie de faire l’amour, mais disons que ça m’a aidée à prendre les devants.
Je me sentais attirante. J’avais envie de lui. Quelques heures plus tard, je suis en train de le regarder. Il s’éveille à son tour. Nous nous embrassons comme un vrai couple d’amoureux. Mon GSM vibre. C’est ma mère qui vient de m’envoyer un message: une photo rigolote du bébé. Je la montre à son papa. On se met tous les deux à rire. Retour à la réalité. Nous sommes amants… et aussi parents. Et ça, pour toujours.
Dimanche 14 h 41
Nous avons passé une journée plutôt pénible. Et pour couronner le tout, notre fils fait des siennes. J’ai toutefois l’impression qu’on commence à trouver nos marques. On va dire que c’est le métier de parents qui commence à rentrer. Alors que je me penche pour prendre Trésor dans mes bras, je sens une main qui me caresse la fesse. Je réponds à ce geste d’amour par un autre. C’est fou ce que ça fait du bien.
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