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© Getty Images

TÉMOIGNAGE: Lucie, 25 ans, a accueilli sa maman chez elle

Barbara Wesoly

Nos parents ont pris soin de nous durant toute notre enfance. Mais, il arrive qu’en grandissant, les rôles soient inversés. C’est le cas de Lucie, 25 ans, qui a volé au secours de sa maman, en lui offrant un toit durant la construction de son appartement.



« Mon enfance n’a pas toujours été rose. Mes parents se sont séparés quand j’avais trois ans et je ne sais pas vraiment ce que c’est que de vivre avec son père et sa mère sous le même toit. J’ai un caractère très affirmé et ma relation avec ma mère est parfois explosive. Elle me laissait peu de liberté.

J’étais l’aînée de la famille et ma mère était beaucoup plus exigeante avec moi qu’avec mon petit frère. Malgré nos disputes, elle mettait tout en œuvre pour qu’on ait une bonne relation.


Nous partions souvent en citytrip toutes les deux. Lors de notre dernier voyage, j’ai décidé d’attendre de voler de mes propres ailes avant de repartir en voyage ensemble. Dès le début de mon adolescence, je m’étais préparée à l’idée de travailler dès mes 18 ans, pour quitter la maison et être autonome. Mais, à 17 ans, j’ai rencontré mon petit ami qui m’a convaincue de poursuivre mes études et de rester encore un moment sous le toit maternel. Certains jours je dormais chez lui, le reste du temps je dormais à la maison.

Je ne pouvais pas la laisser tomber


Il y a deux ans, la mère de mon amoureux a décidé de quitter sa maison pour un logement plus petit. Maman, de son côté, s’est aussi mise à chercher un appartement deux chambres. Nous y avons vu un signe: il était temps pour nous de déménager. Nous avons commencé à visiter des maisons, qui demandaient des travaux de rénovation. Après mûre réflexion, nous avons décidé de plutôt construire. Nous avons vécu chez ma mère le temps de la construction. Nous n’avions pas de loyer et ne devions rembourser que notre emprunt. C’était une grande chance. Puis nous avons emménagé chez nous.

Maman nous a annoncé qu’elle avait trouvé l’appartement de ses rêves. Mais il était encore en construction et elle ne pouvait pas se permettre de payer son loyer en plus du remboursement de son prêt immobilier.


Du coup, ses plans tombaient à l’eau. Je ne pouvais tout de même pas la laisser tomber! J’ai donc demandé à mon homme si elle pouvait emménager chez nous, le temps de la construction de son appartement.

Partager des tâches


Mon compagnon n’était pas enchanté, mais il a accepté que Maman s’installe chez nous. À une seule condition: qu’elle accepte de s’en aller si ça devenait trop difficile. Nous n’habitions dans notre nouvelle maison que depuis deux semaines quand ma mère nous a rejoints. C’était il y a quatre mois. Nous avons aménagé notre rez-de-chaussée en un petit studio dans lequel maman a pu se créer un petit salon, où elle a installé sa propre télévision afin que nous ne soyons pas obligés de passer toutes nos soirées ensemble. Nous avons aussi décidé de nous répartir les tâches ménagères. Ma mère et moi cuisinons à tour de rôle et, quand l’une de nous était aux fourneaux, l’autre faisait la vaisselle. Nous ne lui avons pas demandé de nous verser un loyer, mais elle a volontairement proposé de participer à nos frais.

Au cours des quatre derniers mois, nous avons eu des moments très heureux et d’autres plus difficiles aussi.


Quand j’ai dû me faire opérer du pied, j’étais contente de l’avoir à mes côtés pour me soutenir et nous filer un coup de main. Elle nous montre régulièrement sa gratitude, par des petits gestes spontanés, comme nous offrir une boîte de pralines.

Mais vous êtes fous!


Personnellement, j’assume pleinement le fait de vivre avec maman à la maison. Ce qui n’est pas forcément le cas de nos amis qui nous trouvent fous. Ils disent que nous n’avons pas réalisé l’impact que cela aurait sur notre vie privée, qu’il faut absolument qu’on reloge ma mère ailleurs. En tant qu’aînée de la fratrie, je me sens moralement tenue d’aider ma mère. Et l’avoir auprès de nous m’évite de me faire du souci pour elle en permanence. Elle n’a pas l’intention de rester chez nous indéfiniment. Elle nous dit souvent que la situation la gêne, mais elle ne doit pas s’en faire. Si tout se passe comme prévu, son appartement devrait être prêt d’ici la fin de l’année. Elle restera avec nous le temps qu’il faut. Je ne regrette pas ma décision une seule seconde.

Même si j’ai toujours voulu partir de chez moi très jeune, je suis heureuse dans mon nouveau ‘sweet home’, avec maman sous le même toit. Et si je pouvais revenir en arrière, je referais exactement la même chose.

Texte: Jill De Bont et Laura Vliex.


 

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