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© Encrer mon histoire

ENCRER MON HISTOIRE: ““Avant mes tatouages, je cachais toujours ma cicatrice””

La rédaction

Un tatouage, c’est pour la vie. On peut le choisir pour marquer à jamais un moment important sur notre peau, pour se souvenir de quelqu’un ou d’un lieu, pour rire, pour s’évader... Aujourd’hui, Charlotte nous livre la signification derrière les dessins qui ornent son corps.


“J’ai commencé à décorer mon dos de tatouages quelques années après ma dernière opération du dos; j’ai une scoliose (une déviation de la colonne) et à l’époque j’essayais toujours de cacher cette énorme cicatrice.

Au fur et à mesure de mes tatouages, j’ai appris à apprécier mon dos, il est unique et raconte mon histoire.”


Mon premier tatouage est la fleur de lotus dans la nuque qui se trouve juste au dessus de la cicatrice, elle symbolise la renaissance (parce que la fleur prend racine dans la boue pour mieux s’ouvrir au monde) ainsi que la possibilité de rebondir et d’aller de l’avant, après des moments difficiles.

Tatouage

On a découvert ma scoliose, soit une déviation de la colonne vertébrale, quand je venais de rentrer dans l’adolescence, je n’en avais jamais entendu parler et voilà qu’on me parle d’opération et de traitements assez lourds. J’ai commencé la kiné plusieurs fois semaine, et j’ai dû porter un corset pour essayer de stabiliser ma colonne mais mes deux déviations étaient déjà beaucoup trop importantes et l’opération était inévitable.

J’avais 14 ans, l’opération qui consistait à redresser ma colonne fût longue et douloureuse.”


Sans surprise, j’ai raté mon année scolaire à cause des nombreuses absences et je me suis retrouvée seule dans une autre école, j’ai donc dû également faire face à une dépression. Cinq ans plus tard, j’ai remarqué un abcès dans le bas de mon dos, il était dû à une infection qui a failli me coûter la vie. Je suis restée quelques mois à l’hôpital et après plusieurs opérations pour tenter de conserver le matériel qu’on avait placé le long de la colonne, le chirurgien a décidé de tout me retirer.

Une fois de plus, j’ai raté mon année et j’ai eu beaucoup de mal à me rétablir totalement avant de longs mois.

Les tatouages pour s’aimer davantage


Les nombreuses opérations m’ont laissé des cicatrices très disgracieuses, je portais toujours des hauts qui couvraient mon dos, j’avais beaucoup de mal à le dévoiler. À cet âge, c’est déjà compliqué de s’aimer, mais avec mes cicatrices et ma position légèrement penchée en avant et sur le côté, ça l’était davantage.

Que ce soit dans mes relations amicales ou amoureuses, je considère ce handicap comme un frein, je ne suis pas libre de faire tout ce que je veux, je ne sais pas marcher longtemps, je suis vite épuisée physiquement etc. Maintenant, j’arrive beaucoup plus à accepter mes cicatrices, notamment grâce à mes nombreux tatouages qui attirent l’attention sur eux et non sur elles.

Mais les remarques que je peux souvent recevoir, du genre « qu’est-ce que tu as à ton dos ? T’as mal ? Pourquoi t’es penchée ? » me font repenser à ces moments compliqués de mon passé et c’est toujours difficile de s’en foutre et de passer à autre chose.

Je redoute de vieillir, parce qu’il y a des risques que la scoliose s’aggrave à la ménopause, et je me demande comment je pourrai continuer à marcher etc. si ma situation s’empire.”


D’une certaine façon, je me considère tout de même comme chanceuse, cette opération peut être très dangereuse et mener à une paralysie (comme par exemple la youtubeuse Elsamakeup), je peux toujours marcher, courir mais différemment des autres.

Ce handicap m’a fait grandir et murir rapidement, je ne serais certainement pas la personne que je suis actuellement sans et je pense l’avoir enfin accepté”.

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