Témoignage: ““Je suis styliste et je vis de mon amour de la mode””
Marine Gabaut, 28 ans, est styliste pour les marques Bellerose et Rue Blanche. Elle est également styliste pour différents magazines et artistes. Elle raconte ce métier qui fait rêver, partage ses conseils mode et dévoile comment elle a débuté sa carrière dans le milieu.
“J’ai grandi dans un petit village de France, et comme beaucoup de Françaises, je guettais l’arrivée du catalogue La Redoute dans la boîte aux lettres.
Dans ma chambre, je coupais tout ce que je trouvais joli et je composais des looks et des tenues que j’aimais.
Je changeais tout le temps la décoration de ma chambre. Il y a neuf ans, je suis arrivée à Bruxelles pour y étudier l’architecture d’intérieur. Après un détour en design graphique, j’ai commencé un stage chez SaintPaul, une marque belgo-française de vêtements pour hommes, pour laquelle j’ai imaginé des imprimés. À ce moment-là, je ne connaissais pas encore vraiment le monde de la mode, mais je trouvais déjà ça fantastique.“
Assister et apprendre
“À l’époque, je gagnais un peu d’argent en travaillant aux Brussel Fashion Days, où j’ai participé à la production de défilés de mode. C’est là que j’ai rencontré la directrice de EMM Models. Malgré ma timidité, j’ai osé lui demander si elle avait besoin de quelqu’un pour habiller les nouveaux visages de l’agence. Elle m’a répondu: ‘oui, vous pouvez!’ Evidemment elle avait déjà quelqu’un, Adrien Gras. Il était présent et elle m’a présentée. J’ai beaucoup appris avec lui. J’ai également pu assister Lisa Lapauw à plusieurs reprises. J’adore son style!“
Non rémunérée
“J’étais celle qui fouillait parmi la tonne de vêtements des magasins de seconde main pour y dénicher les perles rares. Parfois j’aidais une amie, comme la créatrice Gioia Seghers, en habillant les mannequins pour les campagnes de ses collections. Mais je ne me doutais pas que je pourrais gagner ma vie grâce à mon sens du style.
Durant deux ans, j’ai travaillé gratuitement. Pour pouvoir se faire une place, il faut commencer par assister les autres, réseauter. J’acceptais toutes les demandes, c’était vraiment beaucoup de boulot.
J’ai aussi travaillé dans un restaurant afin de gagner un peu d’argent. J’y suis souvent arrivée en retard, avec des sacs remplis de vêtements. Je me vois encore rouler en scooter, sous la pluie, et transporter toutes ces fringues dans mon grand sac Ikea sur le dos et dans un autre coincé entre les jambes. Un travail de dingue, mais super excitant. Cette période me manque parfois!“
Oser être fun
“Mes goûts sont plutôt minimalistes, mais j’ai beaucoup de styles différents. Un jour, je porte quelque chose de voyant comme une longue robe, des talons, du rouge à lèvres et des boucles d’oreilles voyantes. Le lendemain, je préfère porter un simple jeans, un t-shirt blanc et des colliers dorés, comme aujourd’hui. Mon style peut aussi être plus décalé. J’aime parfois être un peu dans l’exagération. En portant une salopette orange par exemple, ou des grosses baskets. Et de temps en temps, je porte un béret à la française. Je trouve ça cool, même si parfois, on me regarde bizarrement.“
Slow fashion
“Aujourd’hui, j’achète un peu plus de pièces de créateurs, que je mixe avec des pièces vintage, de chez Think Twice par exemple. La mode ne doit pas toujours être chère. Je préfère la slow fashion: consommer moins, mais mieux, de meilleure qualité. Par contre, je dois avoir une vingtaine de jeans, tous avec des lavages et des coupes différents.
Pour moi un jeans est le basique parfait. Je le porte en journée avec des baskets et un t-shirt, en soirée avec un chouette top et des talons.
Et puis vingt ce n’est pas tellement, si? J’avoue que mon copain n’est pas de cet avis (rires).”
Texte: Kaatje De Coninck et Emilie Van de Poel. Photo: Tim De Backer.
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