Témoignage: Tiffany, 29 ans, a quitté son job pour devenir mère au foyer
Courir après le temps et être épuisée par la charge mentale sont des sentiments familiers pour beaucoup de femmes qui combinent un boulot et un rôle de maman. Et si le secret du bonheur était de rester à la maison pour s’occuper des siens ? Tiffany, 29 ans, est mariée à Anthony et mère d’Ellis, 5 ans, et Charlie, 2 ans et demi. Après la naissance de son aînée, elle a arrêté de travailler. Maintenant que Charlie a commencé l’école, elle voudrait reprendre le fil de sa carrière.
“Avant qu’Anthony et moi n’ayons des enfants, je travaillais comme assistante commerciale dans une entreprise de télécommunications. J’étais souvent au travail et jamais chez moi avant 18 h. Cependant quand je suis tombée enceinte d’Ellis, j’étais convaincue que je pourrais tenir ce rythme. Il y a tellement de parents qui combinent un travail à temps plein avec une famille, pourquoi je n’y arriverais pas? Ce n’est que lors de notre première visite à la crèche d’Ellis que j’ai eu mes premiers doutes. Anthony et moi sommes sortis de ce rendez-vous avec une mauvaise impression. ‘Allons-nous vraiment laisser notre bébé ici tous les jours?’ Emplis de doutes, nous avons décidé de revoir la situation dès l’arrivée du bébé. Mais lorsque Ellis est née, elle ne cessait de pleurer. Après un nombre incalculable de visites et d’examens médicaux, les médecins n’ont rien trouvé d’anormal. On nous garantissait que ses pleurs allaient cesser avec le temps.
Tout à fait raison
Envoyer Ellis à la crèche nous semblait de moins en moins une option. Si nous n’arrivions pas à la calmer, comment les puéricultrices y arriveraient -elles? À la fin de mon congé de maternité de trois mois, j’ai demandé un crédit-temps. J’allaitais à l’époque et Anthony gagnait plus que moi, il nous a donc semblé logique que ce soit moi qui reste à la maison. C’était une décision plutôt impulsive, mais elle semblait juste.
J’ai vu le fait d’arrêter mon travail comme une solution temporaire, il était évident que j’y retournerais après. Mais plus je passais de temps à la maison avec ma fille, plus j’aimais ça.
Avant même de m’en rendre compte, mon crédit-temps était épuisé. En attendant, j’étais enceinte de notre fils Charlie.
Petits qu’une seule fois
Rester à la maison pour Ellis et ensuite mettre Charlie à la crèche ne me semblait pas juste pour lui. De plus, alors que j’étais enceinte de cinq mois, une anomalie rénale a été diagnostiquée chez Charlie. Comme ses reins ne pourraient être examinés qu’après la naissance, il était impossible d’évaluer la gravité de la situation. J’ai donc décidé de faire savoir à mon patron que je souhaitais démissionner et devenir officiellement maman au foyer. Ma décision n’a pas été une surprise, il ne s’attendait pas à ce que je revienne deux ans après. À mon grand soulagement, il a été particulièrement compréhensif. ‘Vous avez raison, vous devez le faire maintenant, car ils ne sont petits qu’une fois’, a-t-il déclaré.
Mère au foyer = vie au ralenti?
Aujourd’hui, je suis mère au foyer depuis six ans et je continue de penser que c’est la meilleure décision que j’ai jamais prise de ma vie. Bien sûr, il y a des gens qui pensent que je vis aux crochets de mon mari. D’autres pensent que je profite du système en touchant un chômage.
Je suis habituée à ce que l’on me pose des questions du type: ‘Que fais-tu pendant une journée entière? Tu dois t’ennuyer, non?’ Comme si je passais mes journées à ne rien faire. Flash info: avec deux enfants en bas âge à la maison, c’est impossible de ne rien faire (rires).
Cela dit, je recommande à chaque parent de faire une pause carrière pour se concentrer pleinement à sa famille quand les enfants sont petits. Je comprends bien que financièrement, ce n’est pas faisable pour tout le monde. Quand j’ai décidé de rester à la maison pour mes enfants, Anthony, qui gagne sa vie en tant que gestionnaire de compte dans le secteur de l’énergie, a pris un emploi flexible. De cette manière, il pouvait jouer un peu sur ses horaires et gagner plus. Mais ce n’était pas pour autant toujours facile pour nous.
Trop dur de leur dire au revoir
Durant toute une période, Anthony a combiné son job avec un travail de nuit dans un journal pour gagner un peu plus. Un emploi bien rémunéré, mais qui — nous avions été prévenus — était également lourdement taxé. Pour compenser ce coût élevé, j’ai travaillé à temps partiel en 2018 comme aide-ménagère. Ce n’était pas mon job de rêve, mais les horaires étaient flexibles et c’était tout près de chez moi. Comme j’allaitais encore Charlie, c’était un job plutôt pratique pour moi. Mais j’ai eu beaucoup de mal à me remettre au travail.
Bien que je ne parte que quatre heures par jour, dire au revoir aux enfants le matin était très difficile.
De plus, Anthony devait rester à la maison avec Charlie pendant que je faisais le ménage dans d’autres familles. Du coup, Anthony ne travaillait pas à ce moment-là et personne ne nettoyait ma propre maison (rires). J’ai arrêté après un an.
Reprendre le chemin du boulot
Aujourd’hui, Anthony va faire la plonge trois fois par semaine dans une brasserie de notre quartier. Et maintenant que notre fils va à l’école depuis janvier, il n’est plus nécessaire que je reste à la maison. Son anomalie rénale est devenue stable et comme il n’a jamais été à la crèche, j’attendais de voir que tout se passe bien à l’école pour lui. Comme tout va très bien, je recommence à postuler pour trouver un emploi. Tant pour les emplois administratifs que pour les plus sociaux tels qu’enseignante maternelle ou puéricultrice dans une crèche. Je suis ouverte à tout, tant que je peux être là quand mes enfants rentrent de l’école.
Ce qui me ferait le plus plaisir dans mon prochain job ? Le contact social ! Après avoir passé six ans à la maison avec deux jeunes enfants, j’aimerais avec des conversations d’adultes (rires).
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