Témoignage: ““J’avais une vie de rêve… et j’ai tout plaqué!””
“‘Tu veux de la tartare sur tes frites, mon trésor? Ou tu préfères de la mayonnaise?” Ça peut sembler bizarre, mais quand j’ai entendu cette phrase pour la millième fois, quelque chose s’est brisé en moi.
Est-ce que ma vie allait vraiment ressembler à ça pour le restant de mes jours? Des frites tous les vendredis, un bon restaurant le samedi et une visite chez les beaux-parents le dimanche?
Quand je me suis dit que ce scénario allait encore se répéter pendant des années, j’ai subitement eu l’impression d’étouffer. Lorsque Ben est revenu dans le salon avec les deux paquets de frites, je lui ai dit que nous devrions peut-être faire une petite pause. J’étais choquée de m’entendre dire ça. Ben est devenu complètement livide, il ne comprenait pas ce qu’il venait d’entendre. ‘Mais… chérie?’ Il n’a rien pu dire de plus.
Un homme parfait
Évidemment, il n’avait rien vu venir. Et moi non plus finalement. Ben était un homme adorable, intelligent, chaleureux. C’était l’amour de ma vie. Nous ne manquions de rien, tant financièrement, qu’émotionnellement. C’était une vie pleine d’amour, d’amis, de jolies choses. Et pourtant, j’étais insatisfaite.
Avoir des enfants, déjà?
Je pense que j’ai commencé à y réfléchir lorsqu’il m’a parlé d’avoir des enfants. ‘J’aimerais tant devenir papa’ m’a-t-il dit. Je me suis tue et j’ai regardé dans mon assiette de pâtes. ‘Chérie? Tu as déjà 34 ans, non?’
Je voulais disparaître, crier que je ne voulais aucun enfant avec lui, que je me sentais étouffer, que je rêvais d’une vie différente.
Mais je me suis tue. Pendant 1 an. Au lit, lorsqu’il posait ses bras autour de ma taille, je me raisonnais: cette homme est extraordinaire, cette vie est magnifique, personne ne m’aimera jamais autant, partir serait vraiment stupide. Mais les soirées et les nuits où je me torturais l’esprit devenaient de plus en plus longues.
Est-ce mieux maintenant?
Cela fait maintenant plus d’un an que nous nous sommes séparés. On se voit encore de temps en temps, même si je remarque que Ben souhaite couper le pont progressivement. C’est trop difficile pour lui, trop douloureux. Il ne comprend toujours pas pourquoi je l’ai quitté. Un jour, il est venu me rendre visite dans mon appartement. Et il s’est assis dans le canapé, les larmes aux yeux. Il n’a rien dit, mais je l’ai entendu penser: elle a choisi ça plutôt que moi?
Il n’y comprend rien, tout comme le reste de mon entourage. Ma mère n’a plus voulu me parler pendant 1 mois, mon père me regarde avec pitié chaque fois qu’il me voit, et j’ai même perdu une amie à cause de cette décision.
D’autres horizons
J’aimais vraiment Ben. Je l’aime toujours. Mais on attendait des choses différentes de la vie.
Il voulait de la stabilité, une famille, de la sécurité. Et je voulais et je veux toujours être libre.
Aujourd’hui, je vis dans un petit appartement. Il y a quelques courants d’air ça et là, mais qu’importe: maintenant, au moins, j’ai la possibilité de pouvoir partir à tout moment. Je le loue, je ne suis pas liée à un prêt ou à quoi que ce soit. Et je n’ai besoin de rendre des comptes à personnes. J’ai aussi lâché mon CDI et je gagne aujourd’hui ma vie en bossant dans l’Horeca. Je veux simplement avoir assez d’argent pour pouvoir voyager.
Un voyage en Thaïlande
L’été dernier, je suis partie deux mois en Thaïlande. J’ai eu des moments de solitude. Mais je n’oublierai jamais ce lever du soleil sur une plage de Koh Samui. J’avais passé la nuit dans un sac de couchage sur la plage et j’ai senti les premiers rayons du soleil sur mon visage endormi. Je me suis dit: c’est pour ça que je vis. C’était pour ça que j’avais abandonné ma maison, mon job et mon mari. J’ai aimé être avec Ben, mais jamais je n’avais éprouvé le bonheur que j’ai ressenti sur cette plage de Thaïlande.
Renoncer à la facilité
Parfois, je me dis: mais qu’est-ce que j’ai fait? J’aurai pu avoir une vie facile, mais j’ai eu besoin de choisir le chemin le plus compliqué. L’année dernière, j’ai été mangé avec Ben à Noël. C’était intense, j’ai même hésité à me remettre avec. Mais tôt ou tard, j’aurais eu le même sentiment que lorsqu’il est parti chercher les frites. Une sorte d’asphyxie, un sentiment de ne pas être à la bonne place. Non, laissez-moi plutôt explorer le monde. Peut-être que je me remettrai avec Ben dans quelques années, il ne faut jamais dire jamais. Je lui ai clairement dit qu’il n’avait pas besoin de m’attendre.
Si nous sommes faits l’un pour l’autre, on se retrouvera. J’en suis persuadée. Mais pour l’instant, je suis surtout impatiente d’entreprendre mon prochain voyage: le Népal.
Cette fois, je pars pour 3 mois. Ou peut-être plus longtemps, qui sait.”
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