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TÉMOIGNAGES: factrice et vendeuse, deux lectrices racontent l’envers de ce job qui les rend heureuses

La rédaction

Factrice et vendeuse… Des métiers qui, au premier abord, ne font pas forcément rêver. Pourtant, nos deux lectrices, Marelva, 27 ans et Lisa, 25 ans, les exercent avec passion et y puisent leur bonheur au quotidien.  

Depuis 2 ans, Marelva, 27 ans, travaille chez Bpost. En tant que factrice, elle part toujours faire sa tournée avec le sourire
 

« Avant, quand j’étais plus jeune, je rêvais de devenir hôtesse de l’air. ­Parcourir le monde, entrer en contact avec différentes cultures, ­différentes langues, m’assurer que les passagers passent un agréable vol et se rendent en toute sécurité d’un point A à un point B… Ça me captivait ! Mais en tant qu’hôtesse de l’air, vous devez répondre à un certain nombre de ­critères corporels. Ça m’a refroidie et au final, je n’ai jamais postulé. À 20 ans, j’ai commencé à travailler comme réceptionniste dans un hôtel aux Pays-Bas, où j’ai été promue chef d’équipe après quatre ans. C’était une belle opportunité, mais peu de temps après, j’ai décidé de ­déménager en Belgique parce que ma maman me manquait trop. J’ai donc dû chercher un autre travail, mais je ne voulais plus travailler dans l’hôtellerie ou faire un travail de ­bureau. J’avais besoin de plus ­d’aventures et je voulais être sur le terrain.

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Mon beau-père, qui ­travaillait chez Bpost depuis plusieurs années à l’époque, m’a fait réfléchir à une ­carrière de ­factrice. Après avoir ­postulé, j’ai passé un entretien et j’ai commencé trois semaines plus tard.

Avant d’exercer ce métier, je n’avais guère de considération pour les ­facteurs. Je n’avais ­jamais pensé à tout ce qu’impliquait leur travail. Je pensais que recevoir des colis et des lettres à la maison était la chose la plus normale au monde, je sous-estimais le rôle que joue le facteur. Maintenant, j’ai compris !

Boulot social

Pour devenir facteur, vous avez plutôt intérêt à être un lève-tôt (rires). Ma journée de travail commence ­généralement à 6 h du matin avec le tri des lettres et des colis pour ma tournée. Une fois cette tâche ­terminée, je m’occupe des courriers recommandés et j’aide mes collègues dans leur processus de pré-tri si ­nécessaire. Je suis toujours heureuse au moment de débuter ma tournée. Je la fais avec le sourire, car je ­considère qu’une ­journée sans sourire est une journée gâchée. J’ai un circuit fixe. En tant que factrice, outre le tri et la livraison du courrier, j’exerce aussi une profession très sociale. Il arrive même que des gens m’attendent et se précipitent dès qu’ils me voient. Certaines personnes savent à quelle heure je suis dans leur rue et sont à l’affût. Je trouve ça génial car j’adore le contact social et j’aime prendre le temps de discuter. C’est une course contre la montre, car nous devons distribuer le courrier le plus ­rapidement possible, donc ce sont généralement des conversations très courtes, mais une attention aussi simple que la question: ‘ Comment allez-vous? ’ peut ­changer la journée de quelqu’un.

Contre vents et marées

Il m’arrive de faire ma tournée en ­voiture ou à vélo, mais je préfère la faire à pied. Je n’ai aucune idée du nombre de pas que je fais en une journée, mais je pense que le chiffre est élevé. Ma profession est loin d’être sédentaire, je me dépense tout au long de ma tournée et c’est l’un des nombreux avantages du boulot de facteur.

Cela implique certains défis, car je dois sortir quelles que soient les conditions ­météorologiques. Lorsqu’il fait ­glissant, qu’il pleut des cordes ou qu’il y a une ­tempête, je dois faire ­particulièrement attention aux lettres et aux ­colis, et cela donne une ­dimension supplémentaire à mon job.

Quand il fait très froid, je distribue parfois le courrier en sautillant. Je fais ce travail depuis deux ans. C’est un job ordinaire, mais je suis fière comme un paon de travailler comme factrice. C’est un secteur essentiel et je me sens valorisée à la fois par mon employeur et mes clients. J’aime me lever pour aller bosser et j’ai rarement commencé une journée de travail à contrecœur. Que ­demander de plus? »

Lisa, 25 ans, a fait de sa passion son métier et travaille comme vendeuse chez un grossiste en poisson

« Quand j’étais encore à l’école, je ne savais pas quel métier je voulais ­exercer plus tard. J’ai eu, dès mon plus jeune âge, un intérêt pour la ­nutrition. J’aimais faire des ­expériences culinaires, je prenais des cours de cuisine à l’école et, ­adolescente, j’ai délibérément ­cherché un job étudiant dans ce ­secteur. J’ai, entre autres, ­travaillé pour une entreprise de ­restauration et dans une boucherie. Mais après mes études secondaires, j’ai choisi un baccalauréat en Sciences infirmières. C’était un métier en ­pénurie, dans un secteur essentiel, avec de ­nombreuses opportunités. Mais ça n’a pas suffi. Après ma ­deuxième ­année, j’ai démissionné… Je ne me voyais pas faire ce métier pendant 35 ans. C’est amusant de penser qu’il y a quelques années ­encore, je n’aimais même pas le ­poisson et qu’aujourd’hui, je travaille chez un grossiste en poissonnerie. J’ai petit à petit introduit cet aliment dans mon assiette et j’ai ­finalement appris à l’aimer. Depuis, c’est presque devenu une obsession.

Nettoyer et fileter le poisson est une compétence, un art. De plus, cuisiner et manger sont bien plus que ­simplement consommer de la ­nourriture ; c’est toute une expérience.

Service sur mesure

Je ­commence ma journée par la mise en place du magasin. Je remplis le comptoir de glace tous les jours et j’y dépose l’offre de poissons et ­crustacés du jour. La boutique ouvre à 8 h du matin pour des événements ­spéciaux. Je sers la clientèle en tenant compte de divers facteurs. En fonction de leurs compétences culinaires, de leur budget, de la ­composition de la famille et des ­appareils de cuisine qu’ils ont, je les aide dans leur choix. Je pense qu’il est naturel d’offrir ce service sur mesure, car le même ­poisson peut être ­préparé de cinq façons différentes, ce qui signifie que je peux le préparer de cinq façons différentes pour le client. Je ­recherche la perfection et souhaite que tous les clients quittent la ­boutique avec un sentiment positif. Ils doivent être satisfaits des produits qu’ils emportent chez eux et même se dire que c’est encore meilleur que ce qu’ils auraient imaginé.

400 poissons en moyenne

Tout le monde peut acheter un ­morceau de poisson au supermarché, mais je préfère que les gens se rendent au marché local ou à la ­poissonnerie voisine pour obtenir des conseils personnalisés. Par exemple, si vous y achetez de la morue, on vous proposera un prix fixe de 38,80 euros le kilo. Chez nous, il existe diverses alternatives plus ou moins chères. Parmi notre assortiment, nous avons un poisson qui coûte moins de deux euros le kilo. Pour ce même montant, vous ne pouvez même pas acheter de viande hachée au supermarché. ­Combien de poissons passent entre mes mains chaque jour ? Quand je donne un coup de pouce au grossiste, il est vite question de commandes de 50 kilos… donc ma moyenne ­quotidienne monte en flèche. ­J’estime que je manipule environ 400 poissons par jour.

Passion poisson

Mon travail me convient à tous points de vue. Même mon signe du ­zodiaque est Poissons (rires). En vacances aussi, je me rends exclusivement dans les poissonneries et les supermarchés avec un rayon de poisson frais. Et je suis capable de passer une demi-heure à admirer le comptoir. Déformation professionnelle !

Mon travail est exigeant physiquement, ce qui ne doit pas être sous-estimé. J’ai à peine le temps de m’asseoir pendant la journée.

Quoi qu’il en soit, j’aimerais poursuivre dans cette voie jusqu’à ma retraite si j’en ai l’occasion. Et je n’ai aucun doute à ce sujet. C’est un luxe d’avoir pu transformer ma passion en métier, car chaque matin je me réjouis d’aller au boulot. On peut ne pas trouver mon travail excitant, on peut même le trouver sale et préférer poursuivre une carrière d’enseignant ou de ­médecin, mais les emplois de ­vendeur sont également nécessaires et tout aussi importants. »

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